CACE - Collectif des acheteurs de cigarette électronique

Le CACE peut représenter une assurance qualité pour le consommateur d’e-cigarette

Un groupement de professionnels spécialisés dans la cigarette électronique est en train de se former sous l’impulsion de Mickaël Hammoudi. En partageant des valeurs communes et en adhérant à une certaine déontologie, les membres du CACE ouvrent des perspectives d’assurance qualité pour le consommateur.

Afin de comprendre un peu mieux leur démarche j’ai posé quelques questions aux membres de ce collectif qui ont eu la gentillesse de bien vouloir me répondre.

Mise à jour du 24 février 2013 : Vous pouvez désormais consulter le site officiel du CACE à l’adresse http://www.cace-cigarette-electronique.com/

Interview du CACE

S’il fallait donner une seule raison d’être à ce collectif, qu’elle serait-elle ?

L’organisation de la profession pour permettre une meilleure défense de l’intérêt des clients et des professionnels.

Quel est aujourd’hui le niveau de maturité du projet ?

Nous sommes au niveau de la mise en place des structures et des éléments de base du projet. Celui ci est encore en mesure de se bonifier par l’ajout de nouveaux membres ainsi que de nouvelles idées.

Dans la mesure où toute la production d’e-cigarettes se fait aujourd’hui en Chine, j’imagine que le contrôle qualité peut être parfois très limité. Comment s’assurer que les normes affichées sont bien respectées (CE, Rohs par exemple) ?

Les procédures de contrôle pour la norme CE par exemple est à la charge des fabricants, ces normes sont malgré tout contrôlées par les douanes et représentent le minimum légal pour les importations.

Nous n’avons pas encore les moyens d’employer un cabinet de vérification en Chine pour faire des analyses plus poussées, mais à terme ce serait quelque chose à envisager, voir de faire appel à un cabinet de type Veritas.

Les consommateurs sont souvent très concernés par les questions de santé. Comptes-tu organiser un peu la base de connaissance des études faites à ce jour et jugées comme sérieuses ? Dans quelle mesure selon toi une étude peut être citée dans des arguments de vente ?

Nous ne citons pas particulièrement d’études sur les shops, et je ne suis pas sûr que ce soit notre vocation. Nous suivons régulièrement ce qui sort, et en rendons parfois compte en effet dans Info-ecigarette.fr (IEC), mais il est difficile de se baser sur ces études pour avoir des arguments de vente. En effet, les études sont parcellaires, parfois contradictoires.

La cigarette électronique étant un produit nouveau, et limité à une vente aux adultes, il appartient au consommateur final de prendre ses responsabilités en le consommant. Ce n’est pas pour jeter la pierre dans le camp des consommateurs, mais bien pour que la santé ne soit pas un argument marketing.

Qu’en est-il de ces histoires de métal oxydable dans la composition des atomiseurs ? Et ce vieux débat VG (Glycérine Végétale)/PG (Propylène Glycol) ? Le CACE pourrait-il apporter enfin des réponses précises aux consommateurs français ?

Avouons que pour le moment nous sommes trop jeunes pour avoir les moyens financiers de faire des analyses aussi poussées, puis de faire pression sur les fabricants pour qu’ils modifient leurs procédés de fabrication.

Pour le débat PG/VG, en dehors du fait que scientifiquement rien ne semble justifier ce débat, puisque aucune étude comparative n’a été menée, il semble bien que ce soit plus une option d’habitude “culturelle” entre Américains et Européens qui détermine le choix de l’un ou de l’autre. Un faible pourcentage de gens réagissent mal au PG, il est donc bien qu’une alternative soit offerte.

Est-ce que le financement d’études via les cotisations des adhérents est une chose envisagée ou envisageable ?

Même réponse que précédemment. L’argent est le nerf de toutes études, or celles ci sont extrêmement coûteuses. La réponse est finalement simple, ce ne sera envisageable que si notre structure atteint une taille le permettant. Oui, c’est souhaitable et envisageable, non, on ne peut pas donner d’échéance.

Tu parles de date de péremption sur les e-liquides. Peux-tu nous dire à quel danger s’expose le consommateur si il vapote des e-liquides périmés ?

Il ne semble pas y avoir de dangers particuliers connus. Les produits se dégradent et perdent de leur efficacité, par exemple dans le cas de la nicotine et/ou les goûts dans le cas des agents de saveurs. Les fabricants doivent en effet mettre une date limite d’utilisation optimale (DLUO) sur leurs flacons, c’est la loi qui les y oblige, les composants tel que le PG ou la VG disposant eux même de cette date.

Pour notre part, la charte qualité en place exige des participants du CACE un arrêt des ventes un mois avant la date de péremption. En effet, hormis dans les boutiques où le client peut voir la date du produit quand il l’achète, la vente par correspondance ne laisse pas ce choix et c’est au vendeur de permettre un temps de consommation minimum.

Comment comptes-tu faire respecter les règles de bonne conduite aux adhérents du CACE ? Est-ce qu’un comité de contrôle sera mis en place ? Si oui, ces informations seront-elle rendues publiques ?

L’adhésion au CACE est subordonnée à l’acceptation de certaines règles de fonctionnement, déjà définies et/ou à définir, ainsi qu’à celle du respect d’une charte de qualité. Chaque membre doit être à même de pouvoir prouver à tout moment le respect de ces engagements, par la validation d’un questionnaire signé par exemple, par la fourniture de documents (factures, certificats, photos….) etc… Tout débordement avéré, de comportement ou de pratique commerciale condamnable, sera facilement constatable par tous les membres, et donc sanctionnable.

En cas de création d’un comité de contrôle, et en cas de non respect réitéré des engagements, une exclusion pourra être prononcée, forte des preuves sur les reproches constatés. Un avis de radiation pourra être publié, sans que les raisons puisse être publiques (hormis les membres du CACE).

Didier B. dans son article parle de fiche de données sécurité (FDS) pour les e-liquides. Penses-tu que ce soit une idée pertinente ou réaliste ?

Voir l’article de Didier B.

Les fiches FDS doivent être fournies sur demande au client. En effet, le fabricant qui est à l’origine de ces FDS les communique à son revendeur facilement. Il reçoit de son fournisseur de matière première (PG, VG etc.) les FDS des produits qu’il achète et après son assemblage, produit lui même une FDS par famille de produits qu’il communique à ses détaillants. Il suffit de lui demander. Il est dans l’obligation de le faire. Maintenant, les FDS ne garantissent aucunement la non dangerosité d’un produit, surtout à long terme.

A l’instar du CACE, qui est assez orienté vers les professionnels, as-tu connaissance d’un projet d’association de consommateurs ?

Il y a quelques années, une association de consommateurs est apparue. Il s’agit du  Collectif Independant Des Utilisateurs de Cigarette Electronique (CIDUCE), qui a pris corps au sein du forum-ecigarette. Malheureusement, des soucis organisationnels ont tué le projet dans l’oeuf. Il est en effet impératif que la force que représente les consommateurs puisse se traduire par une organisation.

Une nouvelle tentative semble se faire jour actuellement, toujours au sein du forum-ecigarette et nous voyons cela plutôt d’un bon oeil. Il est bon que la cigarette électronique soit aussi défendue par ses utilisateurs, au delà des réseaux commerciaux. Nous avons des angles d’approches différents et complémentaires, et des convergences peuvent apparaitre.

Quelques vendeurs d’e-cigarette se mettent à fabriquer leur propre produit dans des usines de leur zone d’implantation (comme Totally Wicked en Angleterre par exemple). Penses-tu que ce genre de démarche va se démocratiser ou bien que les marges chinoises pousseront toujours à la délocalisation ?

Il s’agit là d’un problème dépassant largement le seul secteur de la cigarette électronique. La technologie dans la fabrication fera la différence et en effet, si des européens ont les capacités de faire concurrence aux seules entreprises asiatiques, nous aurons encore plus de choix à proposer aux clients.

L’automatisation de la fabrication est la solution, lutter contre les prix de la main d’oeuvre chinoise ne semble pas possible actuellement. Encore faut-il que cette fabrication Européenne ne soit pas qu’un simple assemblage de produits en provenance d’Asie.

Quels sont selon toi les principaux pièges auxquels le consommateur est exposé lors d’un premier achat d’e-cigarette ?

L’inadéquation entre le profil de fumeur et le matériel proposé est le premier piège auquel se trouve confronté le consommateur. C’est pourquoi ce commerce est en premier lieu axé sur le conseil au client. La manière de se servir de son matériel est aussi importante, on ne vapote pas comme on fume. De nombreux échecs dans l’utilisation de la cigarette électronique proviennent de ce manque de contact entre vendeurs et clients.

La cigarette électronique est encore vue par beaucoup comme un gadget, or si on aborde mal le sujet la première fois, c’est l’image qui reste et le consommateur ne reviendra pas, persuadé que l’ecig est un produit surestimé.

Qu’entends-tu par conditions générales de ventes non abusives pour les boutiques en ligne ?

Une conversation sur les forums nous a mis la puce à l’oreille quant à certaines clauses concernant par exemple les modalités de livraison. Sans que ce soit à priori une volonté du vendeur, des clauses abusives étaient néanmoins publiées, comme la phrase “la marchandise voyage aux risques des acheteurs“, ce qui en fait n’est pas légal. Le vendeur est responsable de la marchandise jusqu’à ce que celle ci soit dans les mains du client. Au vendeur de se retourner vers le transporteur si il y a défaillance de celui ci.

Tu mentionnes cette volonté de mettre la lumière sur les pratiques de marques blanches, c’est à dire ces marques qui ne sont juste qu’un habillage d’une marque chinoise connue ? Si on applique cette règle à l’industrie textile par exemple, tous nos t-shirts seraient labellisés Tchaisoung (blague). Penses-tu que ce soit vraiment faisable commercialement ?

Il s’agit finalement plus d’une affaire de déontologie que d’autre chose. En effet vendre un produit en cachant la provenance réelle n’est à notre avis pas compatible avec notre vision du commerce. Faire croire au client que l’on vend un objet unique, quasiement inventé par le vendeur est très limite alors que l’on se contente d’y placer un nom quelconque. A la place de l’exemple du t-shirt, j’en prendrais un autre. Que penser d’un vendeur de voiture qui aurait en magasin des Renault, et qui les appellerait Luxol ou autre nom inconnu pour les vendre. Autant dire dès le départ qui est le fabricant même si par la suite on tient absolument à leur donner un nom. La transparence est dans tout les cas le meilleur des arguments. Elle permet par exemple d’acheter des consommables en les sachant compatibles avec son matériel.

Du point de vue vendeur, aider un nouvel adhérent du CACE dans ses démarches d’importation cela ne reviendrait-il pas à se tirer une balle dans le pied ?

Aider un nouveau venu à respecter la Charte du CACE, à défendre les intérêts de la cigarette électronique avec la même vision que nous, est plus se renforcer que de se tirer une balle dans le pied. Le commerce est fait de concurrence, autant que celle ci s’applique avec des règles que nous approuvons. Rappelons aussi que nous sommes un collectif d’indépendants qui tire sa force d’un regroupement, ce qui nous rend plus fort à chaque nouvel arrivant.

Propos recueillis par l’intermédiaire de Mickaël Hammoudi pour le nom du collectif. Vous pouvez trouver toutes les infos du CACE sur le site Info Ecigarette

Et vous, en tant que vapoteur / vapoteuse, qu’attendez-vous des professionnels de la cigarette électronique ?

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