Pas d’article du vendredi aujourd’hui. Quoi, on vous a déjà fait le coup ? Oui, mais ce vendredi, c’est vrai : la plus grande découverte de l’histoire de l’humanité, et sans aucune exagération, est sur le point d’être révélée. Et les scientifiques ont rendu cette joyeuseté triste comme le numéro de série d’une machine à laver.

Ail ouante tou beulive

Arrêtez tout ce que vous êtes en train de faire : on aurait trouvé de la vie sur K2-18B. Enfin, James Webb, le télescope spatial, aurait trouvé de la vie sur K2-18B qui est, a priori, une planète océan.

On ne sait pas trop, en fait. James Webb, concrètement, aurait détecté dans l’atmosphère de cette planète, un gaz qui n’est trouvé que là où il y a du vivant. Bon, d’autres objectent que non, on en a même retrouvé sur un astéroïde, qui est sans doute l’objet spatial le moins susceptible d’abriter la vie, mais laissons les experts se faire la guerre à ce propos.

On sait très peu de choses, donc, à part que c’est une planète océan et qu’il y a peut-être de la vie. Une planète océan, c’est quoi ? Simple : prenez la Terre, retirez tous les continents, îles, et machins qui dépassent de la surface de l’eau, voilà, vous avez une planète océan. Autant dire que, pour y bâtir des autoroutes ou des aéroports, c’est compliqué. Ou alors sur de très grosses bouées.

Ça se pourrait, notez. Si le Big One arrive un jour, Los Angeles pourrait devenir une ville océan, ce qui y ferait considérablement baisser les prix de l’immobilier. C’est une des règles de base : un bien vue mer n’a de valeur que si on voit le dessus de la mer. Si on voit le dessous, il ne vaut plus rien.

Mais il est possible de spéculer un peu à propos de la vie que l’on pourrait détecter sur K2-18B. Déjà, qu’elle est triste, voire déprimée, et qu’elle manque d’imagination.

Bonjour, je m’appelle R2-D2

Oui, c’est évident. Vous vivez sur Terre, la planète Terre avec ses continents vastes et ses civilisations riches, quand on pense « Terre », on voit cette boule pleine de mystères à découvrir. C’est la Planète bleue, ou, comme le dirait feu le vieux beau de service quand il n’est pas occupé à graver des dessins bizarres sur des sondes spatiales, le « pale blue dot ». C’est joli.

Imaginez maintenant que vous habitiez sur une planète dont le nom ressemblerait à une plaque d’immatriculation nord-coréenne, WH65-4312 par exemple. « Nous, les habitants de WH65-4312 », c’est peu sexy, voire austère, comme « on n’est bien que sur cette bonne vieille WH65-4312 ». Imaginez un discours inspirant, qui commencerait par « Nous, les WHiens 65-4312 », difficile de le faire entrer dans l’Histoire.

Soyons lucides : les exobiologistes nous expliquent que, s’il y a une vie sur K2-18B, elle est très primitive.

Les exobiologistes ? Ce sont des gars, et des filles, dont le métier consiste à étudier la vie sur d’autres planètes que la nôtre. Autant dire qu’en l’état actuel des connaissances, c’est le job le plus peinard du monde.

Joe le plancton, sa vie, son œuvre

Donc, la vie sur K2-18B devrait se résumer à des planctons et bactéries. Des tas de plantons et de bactéries, d’après James Webb, mais c’est peut-être rassurant. En effet, et toujours selon l’état actuel des connaissances, le nom de la planète n’a aucune influence sur le moral des planctons. Et les bactéries s’en fichent tout autant. Donc, il se peut que K2-18B soit effectivement une planète, et pas une gigantesque dépression nerveuse.

Bref, tout ça pour dire : si la nouvelle de l’existence d’une vie, même primitive, est confirmée sur K2-18B, déjà, la planète mériterait d’avoir un vrai nom, et ensuite, ce serait la plus grande découverte de l’histoire de l’humanité. Parce que cela signifierait que la vie n’est pas un accident isolé, et que, donc, nous ne sommes pas seuls dans l’univers.

Ce serait une bonne nouvelle. Contrairement, par exemple, à la découverte de la vie dans votre drip tip, qui serait une grande nouvelle uniquement pour votre herpès.

Annonce