L’année 2020 sera charnière pour le tabac, et, par ricochet, pour la vape : elle verra l’arrivée du fameux paquet à dix euros longtemps promis. Mais avant cela, un autre événement, au printemps : la fin des cigarettes menthol. Là encore, la vape a une carte à jouer.

Mentholexit

Le planning de 2020 est chargé en terme de lutte contre le tabagisme en France. En novembre aura lieu la dernière augmentation planifiée qui portera le prix des paquets de cigarettes à 10 euros. Certaines marques seront un peu plus chères que d’autres, mais aucun paquet de cigarettes ne devrait voir son prix sous cette barre.

Si cet événement est celui qui fait le plus parler, il en éclipserait presque un autre qui concerne pourtant un million de fumeurs dans l’hexagone : l’interdiction des cigarettes mentholées à partir du 20 mai. Ces produits représentent aujourd’hui 8 % des ventes de tabac (source : Douanes), ce qui n’est pas négligeable.

L’interdiction portera sur la majorité des produits, mais il y aura deux exceptions : des petits cigares aromatisés, et le tabac chauffé. Une information à côté de laquelle ni l’industrie du tabac ni les buralistes ne sont passés.

Le mentholexit sera d’ailleurs dur : pas de reprise des stocks invendus, les paquets toujours présents dans les linéaires seront une perte sèche pour les buralistes. Il y a fort à parier qu’ils cessent leurs commandes en amont, devant gérer avec l’exercice difficile de prévoir assez de stick pour les incurables qui feront des provisions et le risque de prévoir trop de quantité. 

Mais la fin des cigarettes menthol pourrait aussi bénéficier à la vape. Celle-ci offre des alternatives aux fumeurs : menthe chlorophylle, menthe douce, menthe forte, menthe qui déchausse les dents, sans compter la gamme des « frais » déclinés en cinquante nuances de fruités.

Le « menthol ban » se présentera, dans ces circonstances, comme une « répétition générale » pour la paquet à dix euros : ce sera l’occasion de voir si les consommateurs vont se contenter de changer leurs habitudes, ou si ils vont chercher des alternatives, et, dans ce cas, où ? Dans les boutiques de vape, ou chez les buralistes ? La question reste ouverte.

La stratégie des buralistes, d’après leurs communications internes, avec l’appui de l’industrie du tabac, sera d’orienter les fumeurs de menthol vers le tabac chauffé et les système à pods fermés, dans le but évident de les maintenir captifs. 

Les ventes de produits mentholés ou frais représentent une partie importante des liquides vendus en boutiques de vape. L’occasion de le faire encore grimper ? L’avenir nous le dira.

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