Les prochains mois vont sans doute amener beaucoup de nouvelles informations sur le profil toxicologique de la cigarette électronique. L’une des personnes qui va sans doute faire beaucoup parler d’elle sera Maciej Lukasz Goniewicz, un chercheur d’origine polonaise qui travaille principalement au Royaume-Uni.
J’étais d’ailleurs en train d’écrire un article sur l’acroléine, la fameuse substance qui fait peur aux vapoteurs de e-liquides 100% VG, et que Goniewicz a apparemment trouvé cette année dans les urines de ses cobayes vapoteurs. Pas de panique il s’agirait de quantités bien plus faibles que celles trouvées chez les fumeurs et il y a sûrement un gros bémol à ajouter dans le protocole expérimental mais j’y reviendrai. Plus d’infos très bientôt, notamment lors du prochain meeting de la SNRT qui aura lieu dans deux jours.
En attendant une nouvelle toute fraîche vient de tomber, je n’ai malheureusement pas encore beaucoup d’informations, tout du moins j’essaie de les digérer, mais il s’agit d’une étude qui devrait faire du bruit.
Des niveaux de toxicité 9 à 450 fois moins élevés que dans la fumée de cigarette
L’étude concerne des analyses de vapeurs provenant de douze marques de cigarettes électroniques différentes. Goniewicz fait partie de l’équipe de recherche et le financement de l’étude est à priori en dehors des circuits industriels (que ce soit ecigarettes, cigarettes ou pharmacie), et donc potentiellement sans conflits d’intérêts.
Les analyses de vapeur des cigarettes électroniques portent sur la détection de composés carbonylés, composés organiques volatils ou COV, de nitrosamines et de métaux lourds. Une comparaison est faite également avec un produit de référence pharmaceutique, un inhalateur de nicotine tel que l’on peut en trouver dans les pharmacies aujourd’hui (modèle non communiqué dans le résumé de l’étude).
Voici la traduction rapide des résultats et de la conclusion de l’étude, tels que publiés sur le site Tobacco Control.
Les résultats sont les suivants :
Conclusion :
Plutôt une bonne nouvelle je dirais, même si je sais que beaucoup d’entre nous souhaiteraient que la vapote soit aussi innofensive que de boire un verre d’eau, il s’agit à priori d’une preuve supplémentaire en faveur de la cigarette électronique, en tant que méthode de réduction des risques, et puis surtout d’une bonne petite claque à l’industrie pharmaceutique et à ses défenseurs, qui nous rabâchaient depuis longtemps d’utiliser les produits officiellement approuvés par les autorités sanitaires.
Mais voilà, il y a ce “9 fois moins” un peu décevant. Alors de quoi s’agit-il ?
Je n’ai pas réponse à vous apporter aujourd’hui, mais attendez-vous à entendre beaucoup parler de formaldéhyde et d’acroléine dans les mois à venir, car il semblerait que les différences les plus faibles (entre la vapeur d’une ecig et celle de la fumée de cigarette) concernent ces deux principales substances.
Affaire à suivre …
Références:
[1] Levels of selected carcinogens and toxicants in vapour from electronic cigarettes (Tobacco Control, 6 March 2013) –
– Maciej Lukasz Goniewicz, Jakub Knysak, Michal Gawron, Leon Kosmider, Andrzej Sobczak, Jolanta Kurek, Adam Prokopowicz, Magdalena Jablonska-Czapla, Czeslawa Rosik-Dulewska, Christopher Havel, Peyton Jacob, Neal Benowitz – http://tobaccocontrol.bmj.com/content/early/2013/03/05/tobaccocontrol-2012-050859.abstract