Le département éducatif du comté d’Orange en Californie tente par le biais d’une campagne d’information en ligne, de dissuader à grands coups de produits chimiques ses 3 millions d’habitants d’utiliser des cigarettes électroniques. Voici les grandes lignes développées sur ce site au nom évocateur : Notsosafe.org (pas si inoffensif)

La cigarette électronique : la grande ?

"Pas si innofensives". Le nouveau site de propagande anti-vape aux États-Unis.

“Pas si innofensives”. Le nouveau site de propagande anti-vape aux États-Unis.

Vous pouvez penser que la cigarette électronique est sans danger parce qu’elle ne contient pas de tabac ? Malheureusement, nous n’en savons rien. Et cela pourrait bien prendre des années avant que nous comprenions réellement les dommages à long terme que la vape pourraient infliger à votre corps.

Cependant nous connaissons certaines choses à propos de la cigarette électronique. Et elles pourraient bien vous surprendre. Et vous dégoûter aussi. Et même un peu vous effrayer. Voire beaucoup.

Peu importe comment vous les appelez, mais ne dîtes pas qu’elles sont inoffensives.

Vaporisateurs. Stylos à nuages. E-chichas. E-cigarettes. Les machines à vapeur portent tous les noms. La manière dont vous les appelez n’a pas d’importance. Ce qui importe c’est qu’en les utilisant vous remplissiez vos poumons de carcinogènes, et ça c’est illégal si vous avez moins de 18 ans.

Ne soyez pas un cobaye

Quand les premières cigarettes de tabac sont apparues, tout le monde pensait qu’elles étaient relativement sans danger aussi. Oups. Désormais nous en savons plus. La vape n’a pas encore été bien étudiée, tout ce que nous avons aujourd’hui, ce sont des points d’interrogation.

Pas de tabac ? Est-ce que cela les rend sans danger ?

Pas tout à fait. Les cigarettes électroniques peuvent être très addictives, et pendant que nous ne savez pas ce que vous inhalez vraiment, il pourrait y avoir bien plus que de l’eau dans cette vapeur. Cela inclut la nicotine et beaucoup des mêmes composés chimiques contenus dans les meurtrières cigarettes démodées.


La liste des soit-disant composés toxiques contenus dans la vapeur

“Le Cadmium : comme dans les batteries”

Le comté d’Orange développe ensuite une série de diapositives “chocs” sous le titre “les cigarettes électroniques ne contiennent pas de tabac. Devinez par contre ce qu’elles contiennent vraiment.

La plupart des produits chimiques cités dans ces documents sont issus d’une seule étude de Maciej L Goniewicz datant de mars 2013 dont nous avions fait l’écho. Cette étude avait suscité de vives réactions de la part des professeurs Siegel (États-Unis) et Farsalinos (Grèce). Ce dernier avait notamment insisté sur l’importance des protocoles expérimentaux en jeu dans les études sur la vapeur des e-cigarettes.

Chaque composé chimique mentionné par ce site web est accompagné d’une accroche sarcastique :

  • Cadmium : Comme dans les batteries.
  • Nickel : Comme notre pièce de deux centimes. Gardez-la en dehors de vos poumons.
  • Lithium : Ce n’est pas sorcier (rocket science). C’est du carburant pour fusées (rocket fuel). Littéralement.
  • Argent : (visuel d’un podium) Du côté brillant, au moins ce n’est pas du bronze.
  • Benzaldehyde : Fait que les parfums sentent bons. Peut faire la même chose pour l’intérieur de votre corps.
  • N-nitro-sonor-nicotine : A prononcer comme “Premier groupe de carcinogènes”
  • Aluminium : Comme inhaler une canette de soda.
  • Benzo(ghi)perylene : Si vous ne pouvez pas le prononcer, ne l’inhalez pas.
  • Cuivre : Et nous ne faisons pas référence à un agent de police d’époque (référence aux insignes en cuivre)
  • Arsenic : Comme dans les bombes anti-moustiques
  • Formaldéhyde : On en trouve aussi dans le corps des défunts
  • Rubidium : Vous connaissez peut être cette chose qui donne une couleur violette aux feux d’artifice
  • Éthylbenzène : Hautement inflammable. Essayez de ne pas vous assoir à côté de la cheminée.
  • Fluorine : Ce qui garde votre réfrigérateur froid. Le mettre dans votre bouche peut ne pas être si “cool” (froid en anglais)

Le document finit enfin par cette phrase clé, remettant fondamentalement en cause le principe de réduction des risques : “Moins risqué ne veut pas dire sans risque“. “Les gens pensent que vapoter est moins dangereux que fumer. Ce qui est moins dangereux c’est de dire que ce n’est pas sans risque“.

Pour celles et ceux qui lisent l’anglais, le document est entièrement téléchargeable à cette adresse (PDF).

Cette campagne est financée par le département de prévention du tabagisme de Californie et fait uniquement référence à d’autres documents émanant de la FDA ou de groupes anti-tabac radicalement opposés au dispositif. C’est notamment dans cet état américain qu’exerce le professeur Stanton Glantz et ses collègues, fidèles pourfendeurs de la cigarette électronique.

Pour le nouveau lecteur nous prenons la liberté de rappeler que de nombreux taux de composés chimiques mentionnés ci-dessus sont – dans la plupart des études – soit indétectables, soit à des niveaux insignifiants, soit à des niveaux jugés comme acceptables par certaines normes sanitaires, soit similaires à ceux compris dans certains substituts pharmaceutiques vendus en pharmacie. Certaines études néanmoins, comme celle de Goniewicz, ont trouvé des taux préoccupants pour certains composés en particulier, que d’autres expérimentations utilisant des protocoles différents, contredisent.

Toutes conclusions confondues, l’ensemble des études connues à ce jour sur la vapeur des cigarettes électroniques, amènent à penser que la cigarette électronique constitue une réduction des risques considérable en comparaison au tabac fumé. La fumée issue de la combustion d’une cigarette comporte en moyenne 4000 composés, dont une soixante est considérée comme cancérigène. Première cause de mortalité évitable, le tabac tue en France 73 000 personnes par an.

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