Les matchs de ballon-pied sont toujours, pour le supporter, l’équivalent d’une montagne Russe émotionnelle, où se succèdent en séquences rapides joie, peur, colère, envie de rire, envie de pleurer et besoin irrépressible de nicotine. Quelques précautions élémentaires pour vaper devant le football.

36 15 code Ma Vie

Avant de dispenser mon enseignement du vendredi attendu avec impatience par une poignée de disciples rigolards que je n’ai pas encore offensés, cercle qui se réduit chaque semaine un peu plus, laissez moi vous narrer une tranche de ma vie de fumeur.

C’était le mondial 1998. Bien sûr, vous connaissez la fin, mais à l’époque, nous non. Et puis cherchez pas la petite bête, Titanic aussi, vous connaissiez la fin et pourtant James Cameron est milliardaire. Bon.

Le 3 juillet 1998, la France affrontait l’Italie en quart de finale. Et le match durait, durait, aucun des deux adversaires ne semblant devoir prendre le dessus sur l’autre, jusqu’à la séquence ultime, celle des tirs aux buts.

Nous nous étions réunis, avec quelques collègues, dans un bar de Brest, et nous enchaînions les bières et les cigarettes. Et celles-ci s’enchaînaient, à chaque fois qu’un Italien menaçant s’approchait muni de la balle du but français, c’est à dire souvent, ou qu’un français allègre s’approchait déterminé du but Italien.

Oui, l’italien était menaçant et la français allègre, parce que l’Italien, c’était l’ennemi. Évidemment, les italiens disent le contraire, mais vu leur situation footballistique actuelle, à leur place, je me ferai discret. L’ennemi est toujours un idiot, la preuve, comme disait Pierre Desproges, c’est qu’il croit que c’est nous, l’ennemi.

Bref, les clopes s’enchaînaient, et se fumaient très vite, par la faute de sportifs de haut niveau qui couraient depuis 120 minutes sur le terrain. M’avisant que le cendrier était tellement plein qu’il débordait sur l’assiette de chips, parce qu’avec les bières et les clopes, les chips étaient le troisième élément indispensable de la vie sportive du supporter, j’en cherchai un autre des yeux en m’efforçant de ne pas quitter l’écran de peur de rater une action.

Un de mes amis, remarquant mon manège, brandit fièrement un cendrier qu’il avait subtilisé sur une table voisine et me dit, rigolard, sa propre clope au bec « Le foot,ça fait fumer, hein ? ».

Et bien, vingt ans plus tard, je peu enfin lui répondre « Non, plus maintenant ».

Et là, vous vous exclamerez « Bien évidemment, Guillaume, tu es devenu vapoteur, tu ne fumes plus ! »

Et je vous rétorquerai « Oui, ça aussi, mais c’est surtout qu’entre temps, je me suis rendu compte qu’en fait, j’aimais pas le football. »

Conseils pour vapoter devant un match de football

Mes conseils pour vapoter devant un match de football : comment voulez-vous que je saches, j’aime pas le football. Simplement, il fallait faire un article, et le seul membre de la rédaction qui affectionne ce jeu, que je ne nommerai pas, je le lui ai promis, je lui ai dit solennellement « Julien, je te le jure sur mon dripper philippin le plus aérien, je ne dirai à personne que tu aimes le football » le seul, donc, apte à traiter ce sujet, m’a répondu « Faire un article ? Mais t’es fou, il y a match, cet aprèm je n’y suis pour personne ».

Bon, il doit bien y avoir des conseils de bon sens à donner, je sais pas, moi, évitez les atomiseurs trop orientés vapeur et les liquides gras, il ne manquerait plus qu’un cloud inopportun vous empêche de voir le but le plus magnifique du mondial.

Si, il paraît qu’il y en a. Les buts, c’est comme les chasseurs, il y a les bons et les mauvais. Le but normal, le mec, il est avec son ballon devant le but, il shoote, et but ! Alors que le but magnifique, le mec, il est devant le but avec le ballon, il donne un grand coup de pied dedans, et buuuuuuuuuuuut ! Donc, évitez les drippers malaisiens et les liquides philippins. Ou l’inverse, c’est bien aussi.

Le conseil, néanmoins, que je pourrai donner à tous les vapoteurs, surtout ceux de ma génération : vous avez arrêté la clope ? C’est parfait. Vous y allez mollo sur la bière ? C’est bien. Mais surtout, surtout, n’oubliez pas les chips. A quoi bon se farcir un match de foot si il n’y a même pas de chips ? 

Tiens, je viens de voir passer Neymar devant chez moi, poursuivi par les gendarmes. A priori, il a roulé à plus de 80 kilomètres par heure. 

Nous irons droit au but : cet article est purement parodique et la rédaction décernera un carton rouge à qui le prendra au sérieux. Mais Julien aime vraiment le football.
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