Quand on touche de près ou de loin à l’image de l’un de ses produits, les puissantes sociétés de l’agroalimentaire montrent rapidement les dents. Le fabricant français d’e-liquides AOC Juices vient d’en faire l’expérience avec son jus, le Tik Tak.
Imitation de marque à renommée internationale
Plusieurs mois passent et le jus aux saveurs orange et citron vert se vend très bien en Europe et au Canada, jusqu’au 24 mai 2016, jour où la société AOC Juices reçoit un courrier de la part du cabinet d’avocats de Ferrero SpA et de Ferrero France Commerciale.
Dans ce courrier, la société italienne rappelle la notoriété de la marque Tic Tac et exige que AOC Juices fasse « cesser et faire cesser définitivement, avec un engagement exprès et écrit correspondant de (leur) part la vente et toute la communication du et autour du produit Tik Tak Juice sous sa forme actuelle. Incluant la radiation du nom déposé à l’INPI. » Elle exige également que AOC Juices retire et lui remette tous supports et matériel correspondants à ces adoptions et faisant état des imitations incriminées.
Enfin, la société d’e-liquides français doit modifier ou faire modifier toutes les pages de son site internet correspondant à ces adoptions en faisant état des imitations incriminées, et d’intervenir auprès de tous les tiers de sites internet afin de faire modifier toutes les pages de leurs sites faisant état des imitations incriminées. Bref, le jus Tik Tak doit disparaître du marché.
Ferrero ne goûte pas non plus au « Mik Mak »
Dès réception de la lettre, AOC Juices obtempère, « car le procès entre “David vs Goliath” nous semblait perdu d’avance même si nous avions créé notre packaging et déposé notre nom de marque dans les règles » explique Arnaud Mehl, président de la société.
La société française envoie donc un e-mailing accompagné d’un courrier recommandé à ses distributeurs, accompagné du nouveau logo et du nouveau nom du jus, pour que ces derniers modifient leurs pages web, comme Ferrero l’avait expressément demandé.
Mais Ferrero ne goûte pas ce trait d’humour et revient à la charge. Le 8 juin 2016, AOC Juices reçoit une lettre en recommandé dans laquelle elle interdit l’utilisation du nom de « Mik Mak Juice ». La société d’Arnaud Mehl tente alors de contacter le cabinet d’avocats de Ferrero à plusieurs reprises pour connaître les raisons de cette nouvelle interdiction, mais sans succès. « Nous sommes restés sans réponse avec une profonde sensation d’injustice. On s’attendait plus à ce que la tribu indienne Micmac nous glisse un reproche… » glisse Arnaud Mehl sans perdre son humour.