Ce soir, la planète Mars sera au plus proche de la Terre et observable à l’oeil nu. L’occasion de s’émerveiller, de faire de belles découvertes, et de profiter du ciel, à condition de suivre quelques conseils élémentaires, spécialement adaptés pour les vapoteurs.
Vers l’infini et au-delà (ou presque)
L’été est une saison propice à l’observation du ciel, d’autant que cette année, en terme d’objets visibles, on est bien servis. Après l’éclipse de lune et avant la nuit des étoiles, ce 31 juillet, ce sera donc la planète Mars qui sera visible à l’oeil nu. Une conjonction entre l’orbite terrestre et celle de la planète rouge les placeront en effet à un jet de cailloux l’une de l’autre. Un jet de cailloux cosmique, tout de même : 54,7 millions de kilomètres, soit un peu plus de deux minutes et demi en vitesse lumière.
Concrètement, cela veut dire que vous verrez la planète là ou elle se trouvait deux minutes et demi avant, alors qu’en moyenne, c’est quatre minutes. Un saut de puce, donc, comparé aux sept minutes que met la lumière du soleil pour nous parvenir.
Mars sera visible à l’oeil nu, et vous parviendrez même à distinguer sa couleur rouge caractéristique. A condition que des éléments perturbateurs ne viennent pas gâcher l’observation. On pense à la météo, aux nuages, notamment, mais savez-vous que la vape aussi peut vous perturber ?
Ténèbres, prenez-moi la main
Parce qu’en astronomie, tout est basé sur la lumière et les ténèbres. Pour faire simple : ce que vous voulez observer est un point plus ou moins lumineux, et plus vous serez dans le noir complet, plus vous verrez distinctement votre cible.
Le principal obstacle est la pollution, en l’occurrence ici la pollution lumineuse. Oui, ça existe. Tous les éclairages de rue, les enseignes de magasins, les différents signaux lumineux disséminés ici et là émettent une lumière, qui à son tour se réverbère à la fois sur les objets au sol et dans le ciel. L’humidité de l’air, le plafond nuageux etc. reflètent la lumière qui forme ce qu’on appelle un halo. Plus les éclairages sont nombreux, plus ce halo sera important.
Cette lumière diffuse est captée par l’oeil, qui contracte la pupille pour gérer cet afflux. Votre œil perçoit donc moins de lumière, et donc voit moins bien les objets célestes, qui en émettent très peu.
La solution est donc de s’éloigner le plus possible des sources de lumière, donc, de vous aventurer dans la campagne profonde et de fuir la ville. Sauf que, on y vient, vous êtes vapoteur, et, sournoisement dans votre poche, vous avez votre pollution lumineuse portative. Oui : dans le noir complet, votre mod émet une lumière à peu près aussi discrète qu’une guirlande électrique le soir de Noël.
A chaque fois que vous allez vapoter, la lumière émise par l’écran et le bouton vont faire se contracter votre pupille et il faudra un petit instant pour que l’oeil se réhabitue. Un temps suffisant pour que vous perdiez votre cible. Ce n’est pas grave, votre vision se réhabituera, mais il faudra prendre vos points de repères à chaque fois.
La solution est assez simple, si vous possédez un mod qui dispose de cette fonctionnalité : activez le mode stealth, qui coupe les leds de l’écran et du bouton, pour qu’il n’émette plus aucune lumière. Sinon, autant que possible, couvrez les éclairages de votre main, et fermez les yeux lorsque vous appuyez sur le switch.
Dans la brume électrique
Vous avez de la chance, le ciel est beau et dégagé, et il n’y a pas de nuages.
Là, je vous entend dire “bon, il est bien gentil, avec son histoire de pollution lumineuse portable, mais il ne va quand même pas nous dire qu’on a une usine à nuages dans la poche”. Et bien, si. Désolé.
Cela concerne plus particulièrement les liquides gras, et dans les situations où vous souhaitez utiliser des appareils pour mieux voir. Par temps calme, sans trop de vent, les nuages émis par votre atomiseur, particulièrement si vous utilisez un liquide riche en glycérine végétale, vont stagner dans l’air autour de vous un petit moment avant de se disperser. Pire encore, ils vont se condenser si ils rencontrent une surface plus froide que leur environnement.
Voyons voir, qu’est ce qu’il y a comme surface plus froide que l’air ambiant ou la VG peut se condenser et former une pellicule ? La lentille de votre appareil photo, par exemple, ou bien celles de vos jumelles, voire pire, de votre télescope ? Et, paradoxalement, plus l’appareil est puissant, plus le phénomène sera important.
La solution ? Ne vapez pas. La solution plus réaliste ? Allez vaper loin de ces instruments, ou préservez les avant. Baissez aussi drastiquement votre taux de VG.
Si vous participez à une soirée d’observation organisée par le club d’astronomie de votre secteur, éloignez vous pour vapoter. Les amateurs n’aiment pas voir un cloud traverser le champ de vision de leur télescope.
Dernier conseil, d’expérience : avant de quitter votre habitation ou votre véhicule, remplissez votre réservoir et changez vos accus. Il n’y a rien de pire que de se retrouver dans le noir complet, à suivre un astre, et à se rendre compte qu’on est à sec.
Plein les mirettes
Ca y est, vous voilà fin paré pour Mars, et pour vos observations futures.
Pour voir Mars ce soir, il faudra vous tourner vers le sud-ouest (prévoyez une boussole ou un point de repère) et cherchez des yeux un point parmi les plus brillants dans le ciel, assez bas sur l’horizon à partir de 22 H (la planète montera ensuite sur l’horizon). Si il apparaît orangé, vous avez trouvé Mars, bravo. Descendez votre regard en bas à droite, plein sud, vous apercevrez Saturne, et au sud-est, Jupiter.
Astuce, si le ciel offre un grand nombre d’objets visibles : les étoiles scintillent légèrement, les planètes non. Ceci devrait vous permettre de faire le tri.
N’hésitez pas à vous installer dans une chaise longue, votre nuque vous dira merci.
Ah, et, tenez vous le pour dit : l’observation du ciel provoque une forte dépendance, heureusement, sans qu’une seule étude n’ait réussi à prouver sa dangerosité. Ca me rappelle quelque chose, mais quoi ?
FICHE PRATIQUE :
Comment combiner vape et astronomie ?
Facile et pratique, voici une fiche à emporter chez soi :
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- Prévoyez un matériel qui n’emet pas de lumière, ou activez le mode stealth.
- Vapez des liquides avec le minimum de VG.
- Ne vapotez pas près des instruments d’observation.
- Faites le plein en liquide et batterie avant d’entrer dans l’obscurité.
- L’astronomie provoque une dépendance, mais ce n’est pas grave.