Une équipe de chercheurs dirigée par le Dr Maciej Goniewicz du Roswell Park Cancer Institute (RPCI) s’est intéressé à la présence de benzaldéhyde dans les aérosols produits par les cigarettes électronique. Malgré les précautions des chercheurs certains médias n’ont pas pu résister aux titres alarmistes.
Du benzaldéhyde détecté dans la vapeur de 108 e-liquides sur 145 testés, particulièrement dans les arômes cerise
Le benzaldéhyde est un ingrédient clé dans les arômes naturels de fruits et peut causer une irritation des voies respiratoires notamment en cas d’exposition professionnelle. Une norme fédérale a d’ailleurs fixé une limite d’exposition quotidienne professionnelle
En analysant la vapeur émise par 145 e-liquides les chercheurs ont détecté du benzaldéhyde dans 108 d’entre eux. Les liquides contenant des arômes de cerise ont révélé les concentrations les plus fortes de cette substance, jusqu’à 43 fois plus élevées que les autres arômes et même plus élevé que dans la fumée de cigarette. Néanmoins les mesures restent mille fois inférieures aux normes fédérales de sécurité. L’association SFATA a calculé qu’il faudrait vapoter tois ans pour atteindre cette limite journalière.
Si l’arôme cerise vous fait tousser, changez d’arôme
Dans un communiqué de presse du RPCI accompagnant la publication de l’étude, le Dr Maciej Goniewicz invite les professionnels de santé à demander à leurs patients vapoteurs si ils utilisent des produits aromatisés et recommande que les vapoteurs envisagent un changement d’arôme si ils ressentent une irritation, une toux ou des maux de gorge.
Les méfaits potentiels, s’ils existent, de l’inhalation de vapeur aromatisée sont bien loin de ceux du tabac, explique le scientifique et il insiste sur l’importance de mettre les résultats de ces travaux en perspective avec les dangers mortels du tabac.
Malgré toutes les précautions prises par les chercheurs eux-mêmes, certains médias anglo-saxons ont présenté cette étude de façon alarmiste. Gregory Conley, président de l’American Vaping Association (AVA), a vivement dénoncé la façon dont certains ont détourné les messages des chercheurs.
Vapoter de la cerise plus dangereux que fumer ?
Pour le Tampa Bay Review, “Le benzaldéhyde dans les e-cigarettes aromatisées est dangereux sur le long terme”, TechTimes annonce que “Les cigarettes aromatisées contiennent une substance chimique qui irrite vos poumons (Etude)”. Sur le site Consumer Affairs, l’auteur avertit “Une nouvelle étude montre que beaucoup d’e-cigarettes peuvent contenir un produit chimique potentiellement dangereux”, une étude de plus à charge selon lui. Aucun des auteurs de ces papiers n’a jugé opportun de rapporter que les mesures ont révélé des quantités mille fois inférieures aux normes fédérales de sécurité même avec l’arôme cerise.
Mise à jour 1er février 20:00
L’étude a traversé l’atlantique
Le site futura-sciences.com avertit “Alerte : 74 % des e-cigarettes aromatisées provoquent des irritations”