Dans une tribune publiée ce mois-ci sur le site internet du journal Forbes, Sally Satel détaille l’idée d’un système de soutien aux fumeurs, inspiré des modèles de parrainage existant pour d’autres addictions. Intégrer un vaste réseau de vapoteurs volontaires aux moyens des services de santé publique serait une arme de choix dans le combat contre le tabagisme.

Construire un vaste réseau de vapoteurs volontaires pour soutenir les fumeurs

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Le vapoteur parrain encouragerait le fumeur à adopter la vape grâce à des conseils éclairés et sa connaissance des produits.

Sally Satel revient sur l’étude menée par Christopher Russell. Avec son équipe de chercheurs, il a interrogé plus de 7.300 personnes qui avaient déjà vapoté au moins une fois. Parmi elles, 5.000 fumaient régulièrement lorsqu’elles ont expérimenté la cigarette électronique.

Dans cette population, plus de huit fumeurs sur dix étaient parvenus à se sevrer depuis quatorze mois en moyenne. Plus de la moitié (56%) de ceux qui fumaient toujours avaient au moins divisé par deux leur consommation tabagique. Ils étaient en moyenne passés de vingt-trois à quatre cigarettes par jour.

L’étude a soumis à la question l’expérience et la motivation des vapoteurs, allant jusqu’à leur demander ce que les fumeurs pourraient apprendre d’eux. Au vu des réponses, la psychiatre américaine s’interroge : pourquoi ne pas développer un vaste réseau de parrainage ? Certes, les vapoteurs communiquent déjà avec les fumeurs reconnaît elle, mais pousser plus loin un tel système de parrainage, le rendre accessible aux services publics de santé, serait un atout de plus dans la lutte contre le tabagisme.

S’inspirant des schémas classiques de groupes d’entreaide déjà très populaires aux Etats Unis, le parrain serait un ancien fumeur qui aurait réussi à s’éloigner définitivement du tabac grâce à la vape. Il favoriserait l’expérimentation de la cigarette électronique. Les candidats au parrainage pourraient se porter volontaires auprès de leurs boutiques d’e-cigarette ou des services de santé.  Sally Satel ne voit pas la nécessité d’une relation à long terme entre le vapoteur parrain et le fumeur, comme c’est le cas pour d’autres addictions, mais un moyen d’initier un fumeur à la vape.

L’entraide est l’idée sous jacente du programme anglais d’arrêt du tabac : Stoptober. Par ailleurs, un rapport de la célèbre revue Cochrane estimait en 2009 que la thérapie de groupe s’avérait plus efficace “pour aider les personnes à arrêter de fumer qu’une auto-assistance et d’autres interventions moins intensives”.

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