Eric Favereau, journaliste à Libération et grand reporter, fait le point de façon ironique sur la situation de la cigarette électronique en France. Il se demande pourquoi tant de bâtons sont mis dans les roues des vapoteurs qui cherchent à se sevrer avec ce produit, qui est “peut-être l’innovation la plus importante du XXIe siècle” selon la cinquantaine d’experts d’experts dans le domaine de la santé qui ont écrit à l’OMS récemment.
Le goudron et le monoxyde de carbone présents dans la cigarette traditionnelle sont en grande partie à l’origine des 70 000 décès par an dans l’hexagone. L’e-cigarette serait susceptible de diminuer les risques par 10 mais elle subit de plus en plus d’attaques, notamment de la part des pouvoirs publics. En outre, la démocratisation de ce produit limiterait grandement les dégâts causés le tabagisme passif.
Deux comparaisons intéressantes sont évoquées par Eric Favereau pour expliquer sa vision d’une politique de réduction des risques, il parle d’une part des problèmes des accidents de la route qui ont pu être fortement réduits par l’instauration de la ceinture de sécurité. D’autre part, il rappelle que la contamination du sida par les toxicomanes a aussi fortement baissé par la commercialisation des seringues, ces derniers ne pouvaient plus se transmettre cette terrible maladie.
Manifestement, les pouvoirs publics ne sont pas à fond derrière la politique de réduction des risques que peut engendrer le vaporisateur personnel, à en croire les nombreux doutes émis par Marisol Touraine ces derniers mois. Le lobbying des industriels du tabac ainsi que des buralistes n’aide pas non plus à favoriser l’accessibilité du produit auprès des fumeurs. Néanmoins, il faut rester optimiste, de nombreux professionnels de santé soutiennent la cigarette électronique, à l’image de la dernière lettre transmise à l’OMS par une cinquantaine d’experts.