Il existe un paradoxe dans les shops de vape, plus fort que le chat de Schrödinger : les clients qui entrent pour se renseigner. Ces derniers existent et n’existent pas à la fois. Heureusement dans ce cas, l’explication n’est pas à chercher du côté de la physique quantique, mais de la psychologie basique.

Un petit renseignement, SVP

Un fumeur qui entre dans une boutique de vape n’entre pas pour se renseigner. C’est ce qu’il prétend, mais en réalité, il entre pour d’autres raisons. Parce qu’il est convaincu par la vape, ou par désespoir, parce qu’il a déjà essayé tout ce qu’il était possible d’essayer, sans succès.

En réalité, lorsque le (futur) client entre dans une boutique de vape, il a déjà décidé et il s’est déjà renseigné. Simplement, la masse de renseignements qu’il a obtenus, souvent confus, parfois contradictoires, ne l’a pas rassuré. Et, échaudé par ses échecs passés avec l’acupuncture, les patchs, le sevrage brutal, il a besoin d’être rassuré.

Petit lexique de câlinothérapie

C’est une constante que j’ai constatée avec mes propres clients, comme avec ceux de mes collègues : une personne qui demande des renseignements, virtuellement, a déjà sa carte bleue à la main. Ce qu’elle dit doit juste être traduit. “Je voudrais des renseignements”, en langage fumeur, ça veut dire : “Guidez-moi dans cette jungle, dites-moi quoi prendre et dites-moi que j’ai fait le bon choix.” Elle n’a pas besoin de renseignements, elle a besoin d’un câlin. Virtuel, bien entendu.

Si les vendeurs expérimentés ne sont pas dupes, les débutants pourront se faire avoir et se contenter d’une explication technique et d’une présentation de différents types de matériels, sans l’aspect motivation. Ça n’aura pas de conséquences directes, le client achètera quand même le matériel, mais il n’aura pas obtenu, peut-être, ce petit plus de confiance en soi qui fait la différence dans la réussite ou l’échec.
Oh, bien entendu, il y a celui, rare, qui entre dans la boutique pour se renseigner et repart sans rien. Celui-là, en général, a juste promis à un proche “d’au moins aller voir”. Il repartira, satisfait d’avoir tenu sa promesse, et pourra dire sans mentir : “je me suis renseigné, mais je ne suis pas convaincu.” Ne vous laissez pas toucher : on ne peut pas convaincre celui qui refuse d’être convaincu.

Les aventures précédentes

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