Un journaliste du Vaping Post travaille un jour par semaine, dans un shop de vape connu et fréquenté dans une petite ville, pour se confronter à la réalité du terrain. Il vous livre ses observations, anecdotes et méditations à travers des journées type.

La douleur du lundi matin

Lorsqu’il m’arrive d’ouvrir la boutique le lundi matin, je me dorlote. C’est bien connu : les lundis matin sont une souffrance. Après avoir profité d’un week-end de repos et avoir pris du bon temps avec ses proches, retourner au travail et à son quotidien lugubre est une plaie.

Pas moi. J’adore mon travail, c’est avec une véritable joie que je me lève pour aller travailler, que ce soit au Vaping Post ou en boutique. Mais que serait le monde sans un minimum de solidarité ? Pour montrer ma compassion avec tous ceux qui vont traîner leurs pieds vers un emploi qu’ils détestent, je fais en sorte que mes lundis matin soient les plus doux possibles.

Par exemple, j’arrive au magasin avec une bonne demi-heure d’avance, pour avoir le temps de tout préparer sans me bousculer. Avant, je suis passé à la boulangerie prendre un croissant, et, quand tout est en place, je me fais un café pour accompagner la viennoiserie, confortablement assis, en regardant les zombies à travers la vitrine.

La matinée des morts-vivants

« Mon e-liquide », crient-ils, désespérés, attendant que les portes s’ouvrent.

Les zombies ? Oui, la horde de tous ceux qui ont passé un week-end horrible parce qu’ils n’avaient plus de liquide, ou plus de résistance, ou que leur vieux matériel avait lâché. Ceci, après bien entendu l’heure de fermeture de la boutique le samedi soir.

Certains ont tenté l’aventure buraliste, soit pour trouver du matériel compatible, soit pour en acheter, ou des liquides. La plupart, ayant goûté à la joie d’une vie sans tabac, avaient résisté à l’appel de Cibiche.

Et ils sont là, devant la vitrine, à cinq minutes de l’ouverture et de la délivrance. Et ils voient, au travers, leur sauveur finir tranquillement son petit déjeuner tardif, les ignorant. Et l’étagère où se trouve leur liquide, le tiroir où ils savent que se trouve leur résistance, la vitrine exposant fièrement du matériel neuf, qui fonctionne.

Pourquoi tant de cruauté ? Parce que je leur ai dit, maintes et maintes fois, bon sang de bonsoir, ayez au moins deux résistances d’avance, si une d’elles vous lâchait inopinément, un flacon de plus que ce dont vous avez besoin, on ne sait jamais ce qui peut se passer, et avec l’argent que vous avez économisé sur votre budget cigarette, commencez par acheter un setup de secours, même un pas cher.

Mais non, ils n’écoutent pas. Et j’ai horreur de parler dans le vide. Et de toute façon, l’heure, c’est l’heure. Au moins, ils retiendront la leçon.

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