Mitchell Zeller est un américain à la tête du Center for Tobacco Products, un département de la Food and Drug Administration (FDA). C’est son organisme qui sera prochainement chargé de réglementer la cigarette électronique. Zeller est donc une personne de la plus haute importance lorsqu’il s’agit d’aborder le futur de l’e-cigarette aux États-Unis.
Une certaine vision de la réduction des risques
Sa position concernant le vaporisateur est plutôt nuancée, il souhaite limiter son accès (en particulier pour les jeunes) mais estime que ce dispositif peut faire partie des méthodes de réduction des risques.
Le journaliste du New York Times Joe Nocera a rencontré Zeller et l’a interrogé sur ces sujets. Ce dernier lui a en premier lieu expliqué que la FDA était engagée dans l’analyse de nombreuses recherches scientifiques, une cinquantaine au total, afin de mieux connaître ce produit.
Il a ensuite affirmé qu’un véritable débat devait être instauré sur la nicotine. Cette substance est dangereuse quand elle s’accompagne des particules comprises dans la fumée mais n’est pas nocive quand elle fait par exemple partie d’un médicament, qui ne demande au final aucune prescription d’un médecin explique-t-il.
Mais la faible efficacité des méthodes de sevrage classiques s’explique selon Zeller par le temps très long que met cette substance à arriver au cerveau par rapport au tabac. Les fumeurs sont effet habitués à voir leur envie satisfaite en seulement 7 secondes avec les cigarettes papiers contre plus d’une heure pour les patchs et les gommes à mâcher. Les vaporisateurs personnels parviennent quant à eux à délivrer la nicotine beaucoup plus rapidement que les substituts pharmaceutiques (NRT), et présentent selon lui un profil de risque largement inférieur au tabac.
Le directeur du Center for Tobacco Products rappelle enfin l’une des critiques majeures faite à l’encontre du secteur de l’e-cigarette qui est accusée d’user des mêmes codes marketing que l’a fait précédemment l’industrie du tabac pour inciter notamment les jeunes à fumer.
Mitchell Zeller fait néanmoins la part des choses sans diaboliser la cigarette électronique et aime à citer la célèbre phrase de Michael Russell, l’initiateur d’une approche de réduction des risques dans la problématique du tabagisme : “Les gens fument pour la nicotine mais meurent du goudron”.
Zeller affirme que ce n’est pas les cigarettes électroniques qui posent problème dans le débat actuel, c’est la nicotine. Et sa place a besoin d’être repensée dans la société.