Une nouvelle étude réalisée au Royaume-Uni indique que cacher les cigarettes de tabac au sein des différents points de vente qui les proposent, permettrait d’en éloigner les plus jeunes.
10 % des jeunes moins susceptibles de fumer un jour
Pour ce faire, l’équipe de chercheurs a démarré dès l’année 2011 en interrogeant à domicile, 1 373 jeunes âgés de 11 à 16 ans. Un premier sondage servant de base à l’étude, et réalisé avant la mise en place de la loi. Trois ans plus tard, en 2014, alors que l’interdiction commençait à se généraliser, les scientifiques ont réalisé un nouveau sondage auprès de 1 205 jeunes. Enfin, en 2016, une fois l’interdiction déjà adoptée, les chercheurs ont conduit une dernière enquête, auprès de 1 213 jeunes cette fois.
Les scientifiques ont ainsi interrogé un total de 3 791 jeunes, dont 2 953 n’avaient jamais fumé, et qui ont servi de base à l’analyse.
Une loi bénéfique pour la santé publique
Comme l’indique la docteure Ford au sein d’une interview, « avant l’interdiction d’étalage, nous avons constaté que les jeunes qui n’ont jamais fumé et qui ont remarqué des cigarettes affichées au point de vente (…) étaient plus susceptibles d’indiquer qu’ils commenceraient peut-être à fumer un jour ».
Selon elle, la mise en application de la loi et la « disparition » des cigarettes au sein des points de vente, se sont suivies d’une « réduction statistiquement significative de la sensibilité des jeunes au tabagisme ».
Ainsi, alors qu’avant la mise en application de la loi, 81 % des jeunes interrogés indiquaient avoir remarqué des cigarettes sur le point de vente, ils n’étaient plus de 21 % après qu’elles aient été cachées par les commerçants. Une réduction qui s’est accompagnée d’une diminution de la « sensibilité au tabagisme », passant de 28 à 18 %. La « sensibilité au tabagisme » représentant, dans le cas de cette étude, des personnes n’étant pas certaines de ne jamais fumer.
De plus, suite à la mise en place de l’interdiction, 77 % des interrogés ont indiqué que les cigarettes semblaient « peu attrayantes », tandis que 87 % indiquaient penser qu’elle rendait le tabagisme « inacceptable ».
Pour Kruti Shrotri, directrice de lutte anti-tabac du Cancer Research UK, organisme ayant financé l’étude, ces résultats prouvent que la mise en application de cette loi a été bénéfique pour la santé publique.
Elle indique ainsi que si « les étalages scintillants et les emballages glamour ont aidé l’industrie du tabac à attirer la prochaine génération de fumeurs et à les inciter à s’adonner à une dépendance mortelle », contrairement à la croyance de l’industrie du tabac, « cette étude montre qu’en mettant les cigarettes hors de la vue et de l’esprit, beaucoup moins de jeunes prennent cette habitude mortelle ».
Duncan Selbie, directeur général de Public Health England, a quant à lui déclaré qu’ « interdire l’étalage des produits du tabac dans les points de vente a fonctionné » et que c’est « fabuleux que de plus en plus de jeunes gens tournent maintenant le dos au tabagisme ».
[1] Ford A, MacKintosh AM, Moodie C, et al – Impact of a ban on the open display of tobacco products in retail outlets on never smoking youth in the UK: findings from a repeat cross-sectional survey before, during and after implementation – Tobacco Control Published Online First: 14 May 2019. doi: 10.1136/tobaccocontrol-2018-054831
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