Joyetech, un des leaders sur le marché de la cigarette électronique, est implanté à

Joyetech est un des leaders sur le marché de la cigarette électronique.

Scott McKirahan est un vendeur de cigarettes électroniques aux États-unis qui semble assez énervé de voir que les marques des sociétés chinoises se revendiquent toutes plus ou moins l’inventeur de quelque chose.

Poussé par des intérêts clairement menacés (Scott étant revendeur de marques concurrentes) ou par simple engagement communautaire, Scott McKirahan s’en prend directement à Joyetech et développe un argumentaire autour des droits de propriété. En s’appuyant sur des sources qui ne sont pas très claires, il a dénoncé en février 2013 des tactiques commerciales douteuses qu’auraient eu Joyetech pour s’attribuer les inventions de ses commanditaires.

Intitulé “Joyetech : le fabricant d’e-cigarettes qui n’est pas celui que vous croyez” [1] l’article expose des idées qui pourraient créer un petit remue-ménage dans l’industrie de l’e-cigarette.

Alors info ou intox ? C’est dur à dire … Le bloggeur ne donne le nom d’aucune de ses sources et vend directement des produits concurrents (dont Ovale) sur son site. J’avoue en revanche que son article peut faire réfléchir car il faut avouer que les tactiques de vente des entreprises chinoises n’ont pas très bonne réputation dans le commerce international, la Chine étant souvent considéré comme le temple de la copie.

Joyetech, le voleur d’idées ?

McKirahan raconte que selon ses sources, l’usine Joyetech serait un sous-traitant privilégié pour la fabrication de cigarettes électroniques en Chine. Selon lui, la modernité de l’usine Joyetech auraient notamment attiré les faveurs des marques Ovale et Janty, deux importantes entreprises qui seraient à l’origine de modèles d’e-cigarette connus.

La guerre de la paternité des modèles Ego ou 510 a souvent fait l’objet de débats commerciaux. McKiraha propose donc sa propre version des faits afin de rétablir la balance :

Modèle Inventeur
510 Janty (modèle Dura)
eGo Janty
eGo-T Ovale
eGo-C Ovale
eGo-C Twist Ovale
eCab Ovale
eRoll Ovale (eMini)
eVic Ovale

Ce que dénonce McKiraha c’est le fait que Joyetech se revendique l’inventeur de plusieurs modèles (Joye 510, Joye 510-T, Joye eGo, Joye eGo-T, Joye eGo-C, Joye eGo-C Twist, Joye eCab, Joye eRoll et Joye eVic) qui ne seraient en fait que des pâle copies des inventions apportées par ses clients.

Selon ce vendeur américain aux relations soit disant bien placées, Joyetech n’aurait jamais rien inventé.

Le scénario commercial que McKirahan raconte est le suivant : Ovale et Janty contactent Joyetech pour la production de prototypes qu’ils ont modélisés. Une fois réalisés, Joyetech demanderait à son commanditaire d’abandonner son exclusivité et de lui donner un droit de développer le produit sous sa propre marque. Quand le commanditaire refuse, Joyetech développe à grande échelle le produit, obligeant le commanditaire à repartir dans un schéma de sous-traitance avec une autre usine, lui faisant perdre ainsi de précieux mois. Pendant ce temps, Joyetech pose sa marque et lance à grande échelle le nouveau produit.

Cet empressement à produire des modèles à peine finalisés serait visible selon McKirahan dans l’exemple de la batterie Ego-C Twist qui aurait connu de nombreux dysfonctionnements lors de son lancement.

McKirahan explique que cette rapidité d’attaque tuerait dans l’oeuf les tentatives d’innovation des marques Ovale ou Janty qui arriveraient presque à chaque fois dans un marché déjà conquis par le fabricant peu scrupuleux.

Le modèle Ellips n’aurait pas plu à Joyetech

McKirahan explique dans son article que le modèle Ellips est bien le seul produit que Joyetech n’aurait pas daigné voler. Ses très nombreux distributeurs, qui constituent la force de vente de Joyetech, auraient trouver la forme trop bizarre.

Le respect des brevets en Chine serait presque inexistant

On peut se demander comment de telles histoires, si elles sont vraies, puissent ne pas aboutir devant un tribunal commercial. McKirihan, qui semble avoir des contacts directs avec une certaine classe hiérarchique de Ovale et Janty, explique que le respect des brevets se règle très souvent par dessous de table. Un simple dédommagement financier suifferait à faire oublier au malheureux inventeur ses droits de propriété pour un temps.

Mais à en lire le communiqué que Janty a officiellement posté sur le forum-ecigarette.com en mai 2012, il semblerait que ces problèmes de sous-traitance soient bel et bien fondés et que Janty ai “éjecté” Joyetech de son réseau de relations professionnelles. En retour, Joyetech liste Janty dans la rubrique des sites web copiant leurs produits. C’est de bonne guerre.

Mais alors qui fabrique quoi ?

Les informations sont floues, certaines marques de cigarettes électroniques se revendiquent fabricant alors que ce ne sont que des revendeurs apposant leur logo sur les produits qu’elles achètent, certaines marques se partagent des ateliers dans des usines, certaines usines ont plusieurs marques, et au milieu de tout ça il n’est pas rare de voir des revendeurs de troisième niveau (usine -> négociant -> revendeur) changer le nom des produits. Extrêmement difficile pour le consommateur de s’y retrouver.

Joyetech étant une marque très connue je pense que cette petite guerre de propriété n’intéresse pas beaucoup le consommateur qui lui fait déjà confiance et dont les produits sont depuis longtemps reconnus comme fiables. Les modèles eVic et eRoll étant notamment là pour en attester.

Cette histoire soulève néanmoins la question d’une réglementation intelligente du produit : demander au fabricant une transparence totale et une identification claire de la provenance, en respect peut être de certaines normes européennes. Mais le matériel étant moins sujet à des risques sanitaires que le e-liquide, je pense que seul le consommateur fera au final la différence.


Références

[1] http://blog.e-cigexpress.com/2013/02/joyetech-they-arent-e-cigarette.html

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