Les photographes français sont décidément en forme, puisqu’après JohnPedro777, c’est le Marmandais Arka Coil qui nous éblouit pour ce numéro. Ce salarié de l’industrie aéronautique associe avec brio sa technique de builder à la précision de ses clichés.

@ArkaCoil
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Bonjour Arka Coil, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Gabriel Serra, je suis originaire de Marseille mais je vis depuis longtemps dans le Lot-et-Garonne à Marmande avec ma femme et ma fille. J’ai 38 ans et je travaille dans un bureau de recherche industrielle aéronautique.

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Quel est votre parcours de vapoteur ?

J’étais fumeur pendant presque 15 ans. J’ai fait une première tentative d’arrêt du tabac sans substitut, j’ai tenu 1 an puis je me suis remis à fumer. En 2016, j’ai poussé la porte d’une boutique de professionnel de la vape (Klopinnovation) qui m’a super bien conseillé et m’a orienté sur un matériel adéquat. Il me semble que j’avais acheté une box de chez Smok avec un clearomiseur Nautilus. Ce dont je me souviens bien, c’est le liquide que j’avais acheté : Le Parrain de LFR en 11 mg/ml un classic tabac. Depuis ce jour-là, je n’ai plus jamais eu, ni l’envie, ni le besoin de fumer une cigarette. J’étais libéré !

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Mon père avait un mini labo à la maison pour développer ses photos. On n’avait jamais le droit de rentrer dans la chambre noire avec ma sœur (rires).

Depuis combien de temps êtes-vous passionné par la photographie ? Qu’est-ce qui vous plaît dans ce passe-temps ?

Je suis passionné de photo depuis mon plus jeune âge, une passion que je partageais avec mon père. Il avait un mini labo à la maison pour développer ses photos. On n’avait jamais le droit de rentrer dans la chambre noire avec ma sœur, on se faisait souvent engueuler quand on tentait d’ouvrir la porte (rires). Plus tard, pendant une année au collège, j’ai fait partie du club de photo. Et pendant cette période, mon père m’a offert son vieil argentique, un Olympus OM1 avec une série d’objectifs Olympus et Vivitar. C’est là que j’ai commencé à vraiment avoir une passion pour la photo. Il y avait un côté mystique car je shootais et je ne voyais les résultats qu’après avoir fait développer mes pellicules. Mais je restais sur des clichés classiques, type paysage et portrait. Ça ne fait que 2 ans que j’ai commencé à m’intéresser aux photos macros pour mettre en avant les résistances que je réalise.

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Comment avez-vous découvert les résistances complexes ?

Il y a 3 ans, je commençais à me lasser de mes clearomiseurs et des résistances d’usine. Je me suis donc procuré un dripper avec une paire de fused clapton. J’ai tout de suite accroché sur le rendu saveur qui était bien plus intense ! Ma curiosité pour le matériel de vape m’a poussé à regarder des vidéos de tout style sur Internet et un jour je suis tombé sur une vidéo ou j’ai vu Ghost Vapor réaliser des coils avancés. Plus je regardais de vidéos, et plus j’avais envie de m’essayer au “build” de mes propres résistances. J’ai donc acheté mes premières bobines de fils, et sur un bout de la table de mon salon, avec ma perceuse et un émerillon, j’ai tenté mes premiers fused clapton. Certainement parce que je suis manuel, j’ai tout de suite accroché. Et de fil en aiguille, ou plutôt de fils en bobines, je me suis essayé à des réalisations de plus en plus techniques comme des aliens, des framed staple, des staggerton, etc.

@ArkaCoil
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Les jeux sur les tailles de fils et les couleurs obtenues grâce aux différentes nuances de fils permettent des centaines de combinaisons possibles.

Pourquoi prendre des photos de vape et particulièrement de coils ?

La première des raisons est de mettre en valeur sa création, de la sublimer. Les fils travaillés sont tellement fins qu’il est difficile d’observer et de juger à l’œil nu. Les jeux sur les tailles de fils et les couleurs obtenues grâce aux différentes nuances de fils permettent des centaines de combinaisons possibles, que vous pouvez coupler avec les angles de vues et les possibilités multiples d’éclairage. Je fais partie d’une team française de builders, la @exo_builds_team, on s’échange régulièrement nos photos pour s’apporter des conseils et partager notre travail propre à chacun. Je suis aussi “admin” du groupe Facebook, Fan des coils exotiques, où l’on retrouve de multiples builders français et étrangers qui viennent partager leurs connaissances, leurs conseils et aussi leurs photos.

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Êtes-vous l’inventeur de certaines résistances ?

Je ne crois pas, ou alors sans le savoir, car il existe tellement de builders de talents à travers le monde, qu’il est parfois difficile de suivre tout le monde. À mon niveau, je me sers des différentes techniques de builds que j’ai acquises et que j’affectionne pour essayer de les revisiter à ma façon ou de revisiter des constructions d’autres builders que j’affectionne comme @Masskoils, @mind_dream, @gtcs_mustang, etc.

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Quand on suit l’évolution des résistances que vous photographiez, on remarque qu’elles sont de plus en plus expérimentales, qu’est-ce qui vous inspire ?

Je suis quelqu’un d’assez scolaire, c’est-à-dire que je me plie facilement aux règles, donc les moments où je trouve le plus d’inspiration c’est quand j’ai une contrainte, un style de coil imposé. Par exemple, lors de compétitions que j’ai pu faire sur le groupe Fan de coils exotiques ou dernièrement sur Coil Wars, il y a des catégories de coils imposées comme : faire un coil en full clapton… À ce moment-là, je m’accorde une journée de réflexion et de croquis sur les différentes idées de revisite. Un peu comme un chef cuisinier qui revisite un plat (rires). Et ensuite, je passe à la réalisation de l’idée qui me semble la plus intéressante. Parfois, cela donne de superbe builds et parfois, c’est un échec. Donc, je recommence jusqu’à obtention de mon idée première. Pour ce qui est de l’inspiration pure, je dois avouer qu’elle vient principalement de ce que l’on peut observer en matière de porncoil sur Instagram, je regarde ce qui se fait chez mes confrères, je m’imprègne et je tente des variations en ajoutant mon style.

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Parfois, je cherche à obtenir un style super agressif avec des coils style razorback, parfois je mets en valeur des réalisations super techniques, comme un pitchfork.

Que recherchez-vous à travers ces photos ?

Dans les clichés que je réalise, cela dépend de mon humeur, parfois je vais chercher à obtenir un style super agressif avec des coils style razorback (ribbon monté sur la tranche), parfois je vais chercher à mettre en valeur des réalisations super techniques mais avec moins de volume, comme un pitchfork. Je m’essaye aussi à des photos avec un mini décor comme des éclairages de couleurs en arrière-plan, mais je n’en suis encore qu’à mes débuts.

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Vous avez également un compte Facebook, pourquoi ? Quelle est sa complémentarité avec Insta ?

Mon compte Facebook est plus là pour mon côté pro ou je propose une gamme complète de coils à la vente pour les professionnels et les particuliers, il me permet de rester en contact avec tous mes partenaires et de faire découvrir mes nouveautés. Alors que de l’autre côté, Instagram est un peu comme une vitrine qui permet de partager les coils les plus complexes et les plus créatifs, d’ailleurs bien souvent ce sont des coils qui ne sont même pas vapables.

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Quelle est la photo dont vous êtes le plus fier et pourquoi ?

La dernière, toujours la dernière (rires), car je trouve que je suis en perpétuelle recherche d’amélioration. Par exemple la dernière que j’ai partagée sur ma page Instagram est un hybrid que j’ai fait pour la battle de Coil Wars et c’est un build que j’ai imaginé pendant 2 jours avec des croquis et des calculs pour arriver au résultat escompté. J’en suis fier car j’ai vraiment réussi à faire passer le ressenti que je voulais, hyper technique et agressif, comme un bulldozer qui avance et casse tout sur son passage (rires). J’en ai un autre dont je suis fier aussi mais je ne peux pas le dévoiler car il est aussi fait pour une compétition et il doit rester secret pour le moment, mais restez connecté sur ma page, vous le verrez… Certains grands noms du monde du build qui l’ont vu m’ont adressé des félicitations et c’est la première fois que cela m’arrive, c’est gratifiant et encourageant.

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Vous avez créé Arka Coil, votre marque de fils complexes. Dites-nous en plus.

J’ai créé ma marque Arka Coil fin 2017 parce que je suis très vite tombé amoureux de cette pratique artisanale de confection de résistances et j’ai voulu partager cette passion. J’ai donc pris ma petite mallette et je suis allé voir la boutique qui m’a aidé à arrêter de fumer et je leur ai proposé mes produits. La gamme était assez restreinte à mes débuts, je devais avoir 3 ou 4 références si je me rappelle bien. Le patron, Mehdi, qui aujourd’hui est devenu un bon ami, a cru en moi et m’a donné ma chance. Aujourd’hui, la gamme s’est bien étoffée et elle se compose d’une vingtaine de références comme les fused clapton, Alien, Fralien, Staggered, Staggerton et une petite gamme de six références de coils purement dédiés à la vape plus restrictive style MTL ou DL. Ma recherche d’un fil de qualité irréprochable m’a conduit à sélectionner deux fournisseurs, un français (Sinner Wire) et un américain (Kidney Puncher). Ils répondaient tous deux au cahier des charges strict que je m’étais fixé.
 

La vape d’@Arka Coil

Vapoteur depuis : 2016.
Setup actuel : Bull Box BF de V’Arte avec un Flave 22 d’Alliancetech Vapor et un petit staggerton ou box Kraken de Vape Chalet et Peerless RDTA avec une paire d’Alien mais aussi la dotSquonk 100W de Dotmod avec le Reload S de Reload Vapor.
E-liquides préférés : Blueberry de Yogi, Mr Corny de LFR et Big Blue de Vape 47.
Taux de nicotine : 1,5 mg/ml.
Consommation quotidienne : trop (rires), 30 ml.

Son matos photo

Appareil : j’ai commencé avec un compact Panasonic DMC TZ-60 et une bonnette macro.
Depuis décembre 2019, j’utilise un Nikon D5600 avec objectif Tamron SP 90 mm.
Applications de retouche : Lightroom d’Adobe et Affinity Photo de Serif Europe.

 

Les Regards précécents

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