Au Royaume-Uni l'e-cigarette pourrait s'intégrer de mieux en mieux dans les stratégies d'aide au sevrage, mais à quel prix ?

Au Royaume-Uni l’e-cigarette pourrait s’intégrer de mieux en mieux dans les stratégies d’aide au sevrage, mais à quel prix ?

Le site internet Guidelines in practice a récemment publié un article de Louise Ross, directrice d’un service d’aide à l’arrêt du tabac (Stop Smoking Service) dans la ville de Leicester au Royaume-Uni, et qui est l’un des premiers centres à avoir officiellement intégré la cigarette électronique dans ses méthodes thérapeutiques. La directrice a clairement partagé l’impact positif des orientations nationales de son pays sur les cigarettes électroniques et propose aux professionnels de santé des guides pouvant les aider à mieux comprendre le phénomène de la vape et intégrer le dispositif dans leurs stratégies.

Des orientations nationales favorables à la vape

Dans son article, Louise Ross a cité deux sources d’orientation nationale favorable à la cigarette électronique.

Le premier guide de recommandations cité concerne une haute autorité de santé britannique, le NICE (National Institut for Health and Care Excellence). Spécialisé sur les questions du tabagisme, le guide PH 45 a prudemment indiqué que l’institut ne connaissait pas suffisamment les produits non homologués tels que la cigarette électronique, mais a précisé que ceux-ci sont susceptibles d’être moins nocifs que la cigarette traditionnelle. Par ailleurs, la PH 45 estime que si les fumeurs choisissaient de vapoter pour réduire leur consommation du tabac, il est du devoir des professionnels de santé de proposer également des médicaments de sevrage sous licence.

Le second document (PDF) concerne le NCSCT (National Center for Smoking Cessation and Training guidance) qui propose principalement des services d’aide à la formation destinés aux professionnels de santé et services d’aide à l’arrêt du tabac.
Cette organisation pour sa part recommandé la cigarette électronique aux fumeurs, avant de préciser que la vape n’était pas un remède miracle, mais que celui-ci aidait certaines personnes à abandonner la cigarette traditionnelle, ou encore à baisser leur consommation en nicotine. Cependant, elle encourage également les fumeurs à adopter les méthodes de sevrage légal.

[En France, ce sont les 45 recommandations de l’OFT à l’usage des professionnels de santé qui constituent probablement l’un des premiers référentiels sur le sujet.]

Une présence pharmaceutique très visible

Alors que cette spécialiste reste favorable à une démocratisation contrôlée du vaporisateur, on peut sentir à travers les deux documents cités que la vision relativement positive du Royaume-Uni s’accompagne très souvent d’une approche pharmaceutique.

Le pays semble en effet s’orienter vers une réglementation double, autorisant à la fois le produit tel qu’il est commercialisé actuellement, mais avec de nouvelles contraintes liées à la TPD, et une réglementation purement pharmaceutique nécessitant des autorisations de mise sur le marché du médicament.

Ce sera sans aucun doute cette dernière forme légale qui permettra au vendeur d’utiliser des allégations thérapeutiques dans ses argumentaires commerciaux et bénéficiera par conséquent du meilleur soutien gouvernemental. Or pour certains spécialistes, une approche pharmaceutique pure pourrait poser des problématiques d’accessibilité, de prix et de variété des offres.

Louise Ross déclarait en décembre 2014  : “J’aimerais voir le courant de la vape se détourner des réglementations restrictives, de la médicalisation et des jugements moralisateurs, et se diriger vers une véritable compréhension de ces produits dont la qualité doit s’améliorer, et qu’ils restent accessibles à tous ceux qui veulent les utiliser. Les gens qui écoutent quotidiennement les fumeurs et les vapoteurs dans leur métier, pourraient contribuer à en faire une réalité. Ceux qui voient dans l’ecig une partie du problème plutôt qu’une partie de la solution à l’épidémie du tabagisme, seront les obstacles à cette réalité“.

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