Franchement, il fallait le faire. Quelques semaines sans article du vendredi, pour cause de trop de travail après le Vapexpo, et de retour un week-end de pont. C’est pas malin. Il n’y a pas de lecteurs. Notez, il n’y a pas que de ça qu’il manque, vous allez comprendre…
Le retour tant attendu de Maîtresse Sévère
« Mais où ils sont tous ? »
Tiens, bonjour Maîtresse Sévère, vous savez qu’on m’a beaucoup parlé de vous au Vapexpo ?
« Ah, c’est gentil, tu me donneras les numéros après, mais ils sont où, tous ? »
Qui ça ?
« Ben… Les lecteurs de l’article du vendredi ».
En week-end, je suppose. Soit ça, soit ils sont chez eux à chiller devant leur télévision.
« Aaaaah, oui, je vois, il fait un peu frisquet, alors canapé, plaid, chocolat chaud, Netflix, Disney + et OCS, c’est ça ? »
Peut-être. Ou bien le Mois Sans Tabac. Parce que le moi sans tabac a commencé, et, je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression que tout le monde s’en fiche un peu. Il faut dire que les circonstances sont particulières.
Toi, là, oui, toi. Ne fais pas semblant, je t’ai vu. Quand je dis « circonstances particulières », non, tu poses ce test PCR immédiatement. Il n’est pas question de ça. Ah, et lâche aussi ce magazine politique qui parle de l’élection en France, il n’est pas question de ça non plus.
Non, quand je parle de circonstances particulières, je parle de concomitance avec d’autres évènements. Comme par exemple le NoNutNovember. Hashtag NoNutNovember, pour être précis. Vous avez entendu parler ? Et bien, moi non plus, jusqu’à ce que la newsletter d’un magazine de société à laquelle je ne me rappelle pas m’être abonné me signale que cet évènement recommençait cette année pour sa deuxième édition. J’étais complètement passé à côté de la première.
Les noisettes sont des fruits secs
Le NoNutNovember est un challenge lancé sur un réseau social, en s’appuyant sur le Movember, un évènement destiné à sensibiliser aux pathologies masculines. Les pathologies masculines, vous voyez ? Il existe des pathologies exclusivement féminines, et d’autres exclusivement masculines. Par exemple, on n’a jamais vu une femme avec un petit morceau de papier absorbant collé sur la figure parce qu’elle s’était coupée en se rasant. Ni avec un cancer de la prostate.
Et donc, sur ce réseau social, des abonnés ont lancé le NoNutNovember, et je crois que, arrivé au bout de mes capacités à gagner du temps, il va falloir que je sois clair, que j’arrête de tourner autour du pot, que je cesse de meubler, que je renonce à cette stratégie déjà destinée à l’échec qui consiste à aligner en vain des mots pour pouvoir dire in fine « ah ben cet article est beaucoup trop long, tant pis », et, enfin, vous expliquer en quoi ça consiste.
Bon, le NoNutNovember. Comment vous dire ? Vous savez que pour faire des bébés, le papa met sa petite graine dans le ventre de la maman, ce qui permet à la maman d’avoir un supplément de voix pour appeler très fort la cigogne qui livre les bébés, vous le savez tous, ça, hein ? Sinon il fallait écouter en cours de sciences.
Le NoNutNovember consiste, pour l’homme, à empêcher sa petite graine de sortir pendant tout le mois de novembre. Mettons-nous d’accord : ceci n’implique pas l’absence de toute sexualité, qu’elle soit utilitariste (à fins de reproduction) ou récréative. Simplement, il n’a pas le droit de… libérer les vannes. De relâcher la pression. D’atteindre le paroxysme dévidatoire… Bon, halte aux périphrases : l’homme qui pratique le NoNutNovember n’a pas le droit d’éjaculer de tout le mois de novembre.
Le syndrome de l’écureuil dépressif
Pourquoi ? Et bien, c’est là que ça se corse. À l’origine, donc, c’était pour sensibiliser aux pathologies masculines, une façon de dire « tu vois le mois que tu viens de passer ? Si tu fais pas attention, c’est toute ta vie qui pourrait ressembler à ça ». Mais certains ont commencé à affirmer que, en plus, c’était bénéfique pour l’endurance, et, globalement, la qualité de la prestation (ne m’obligez pas à détailler) selon la science.
Ceci dit, consultée à ce sujet, la science a répondu qu’elle n’était pas au courant.
Voilà, vous savez à présent ce qu’est le NoNutNovember. J’avais pressenti que vous n’en aviez pas entendu parler, et deviné que vous brûliez d’en savoir plus. Et bien voilà. Ne me remerciez pas, de toute façon, je sens que vous n’en avez pas envie.
Et moi ? Oh oh, vous voilà bien indiscret. Mais, en toute transparence, je vais vous répondre : après avoir appris l’existence du NoNutNovember, je me suis trouvé un regain d’intérêt pour le Mois Sans Tabac. Et comme se disperser n’est jamais bon, cela m’a fait une occasion d’apprendre que certains choix sont, finalement, assez faciles à faire.