Nous avons demandé à neuf personnalités de la vape française ou francophone de faire un point sur l’année qui vient de s’écouler. En critiquant pour la plupart une situation politique encore inadaptée, ils nous livrent dans le même temps leurs espoirs et prédictions pour 2015. Un condensé de matière grise à partager sans modération.

Jean-François Etter

De nombreux professionnels de santé, qui appellent sans relâche à une réglementation plus stricte, ne comprennent pas qu’ils jouent le jeu de l’industrie du tabac.

Professeur de santé publique et politologue – Institut de Santé Globale, Faculté de Médecine de l’Université de Genève / Administrateur du site Stop-tabac.ch

En 2015, l’industrie du tabac va renforcer son emprise sur le marché des vaporisateurs de nicotine ( = e-cigarettes, produit qui chauffent le tabac sans combustion, Voke, pyruvate, Ploom, etc.). Leur approche commerciale repose sur trois piliers (R & D, réglementation, marketing). Ils ne peuvent pas imaginer faire des affaires dans ce domaine sans utiliser leur influence pour obtenir une législation «amicale». Cela signifie qu’assis derrière des portes closes avec des hauts fonctionnaires et des députés, ils vont ensemble construire un mur de règlements et de lois autour de ces produits.

Quand ce mur sera construit, les petits distributeurs et fabricants (notamment chinois) seront éliminés de ce marché, car ils ne pourront pas payer les équipes d’avocats et de scientifiques et les frais de R&D nécessaires pour entrer dans ce marché et franchir ce mur de réglementations (le ticket d’entrée est susceptible de coûter des dizaines de millions de dollars pour les études et les autorisations de la FDA, etc.).

Le pire, c’est que l’industrie du tabac est aidée dans cet effort par de nombreux professionnels de la santé, qui appellent sans relâche à une réglementation plus stricte, ne comprenant pas qu’ils jouent le jeu de l’industrie du tabac. Dans quelques années, les petits joueurs seront éliminés et l’industrie du tabac contrôlera ce marché.

Cette industrie sera alors en mesure d’étouffer ce marché, si elle estime qu’il est moins rentable que le marché des cigarettes. En effet, ce marché pourrait être moins rentable si les vapoteurs n’utilisaient ces produits que durant quelques mois ou années, contre des décennies d’utilisation de la cigarette par les fumeurs.

Antoine Flahault

Les pourfendeurs de la cigarette électronique aujourd’hui, porteront une grande responsabilité demain.

Docteur en médecine et épidémiologiste / Professeur de santé publique
Directeur de l’Institut de Santé Globale, Faculté de Médecine de l’Université de Genève / Co-Directeur du Centre Virchow-Villermé – Faculté de Médecine de l’Université Descartes, Sorbonne Paris Cité / Fondateur de l’école de santé publique de Rennes

La France n’est certes pas le pays le plus fermé à l’égard des cigarettes électroniques, la Suisse par exemple, y interdit encore la vente de liquides contenant de la nicotine, autant dire qu’elle rend ainsi bien difficile l’usage des cigarettes électroniques (au grand bonheur des revendeurs de l’autre côté de la frontière, et de cigarettiers multinationaux qui ont établi leur siège dans la Confédération).

Les gouvernants français, sur l’ensemble du spectre politique d’ailleurs, demeurent cependant particulièrement timorés à l’égard de la cigarette électronique. Au Royaume-Uni par exemple, il existe des initiatives pour fournir gratuitement des cigarettes électroniques dans les prisons, car on sait que le tabac y fait des ravages et que l’on y voit une option – en cours d’évaluation d’ailleurs – pour y remédier.

Partout dans le monde, on voit que la communauté médicale et scientifique accuse avec retard, et une extrême précaution, le formidable engouement pour la cigarette électronique qui tend à rendre obsolète la cigarette classique. En fait, l’objet est plébiscité par les fumeurs, pour la première fois de l’histoire moderne du tabac. Alors que tous les procédés de substitution de la nicotine (patchs et autres gommes) n’avaient jamais suscité jusque là ni enthousiasme ni mouvement populaire, on assiste pour la cigarette électronique à un activisme des utilisateurs qui rappelle celui de l’époque héroïque du SIDA.

Dans un certain sens le fumeur, comme le malade infecté par le VIH de la fin des années 80, est stigmatisé, vilipendé par toutes sortes de moralisateurs, à un certain degré comme l’obèse aujourd’hui. Tant que les fumeurs ne disposaient pas d’alternative véritable (et les patches nicotiniques n’en étaient visiblement pas), ils se serraient les coudes, aux portes de leurs entreprises, en brûlant leurs cigarettes sous le feu des regards culpabilisants de leurs collègues. Mais désormais, ils ont découvert un dispositif qui leur procure du plaisir, leur conserve leur habitude sociale qu’ils appréciaient, et comble aussi probablement le manque lié à leur accoutumance à la nicotine.

Aucun politique, et bien peu de scientifiques ou de médecins sont – curieusement – au rendez-vous de cette histoire pour les soutenir, pour les applaudir, pour favoriser ce mouvement. Un peu comme à l’époque du SIDA, bien peu de représentants de la société « convenable » sortent du bois pour encourager ce qui pourrait permettre, en ce début du XXIème siècle, d’éviter en partie l’hécatombe, estimée à un milliard de décès, que causera le tabac fumé dans le siècle, alors que l’on n’a pas enregistré la moindre victime de la cigarette électronique depuis son utilisation, et que l’on ne peut pas s’attendre raisonnablement à en attendre plus qu’une petite poignée, si seulement il devait y en avoir.

Ceux qui ralentissent l’essor de la cigarette électronique font bien sûr l’affaire des grands cigarettiers qui n’ont pas vu venir le vent et qui enregistrent aujourd’hui d’importantes diminutions de consommation de cigarettes largement imputables à l’essor de la cigarette électronique. Les pourfendeurs de la cigarette électronique aujourd’hui porteront une grande responsabilité demain, lorsque par leur faute, on déplorera les nombreuses victimes attendues de la consommation de cigarette, que l’on aurait pu éviter par la substitution au moins partielle voire totale par la cigarette électronique.

Robert Molimard

Cet essor de la cigarette électronique menace à la fois les produits du tabac et les médicaments dits “de sevrage”.

Professeur honoraire à la Faculté de Médecine Paris-Sud / Fondateur du DIU de Tabacologie Paris11-Paris 12 / Ex-Président Fondateur de la Société de Tabacologie / Directeur du Centre de Tabacologie Paul Guiraud – Villejuif / Responsable de la rubrique “Altertabacologie” du site formindep.org

L’usage de l’e-cigarette n’est plus comme je l’ai cru un temps une simple mode, un engouement passager. Car il se développe rapidement par le simple bouche à oreille, sans autre publicité que celle que lui font ses adversaires, en dépit de leurs mises en garde et des interdictions croissantes, au nom d’un principe de précaution qui ignore l’adage “de deux maux il faut choisir le moindre”. Encore faudrait-il raison garder, en ne mettant pas en exergue des accidents exceptionnels évitables et des risques plus hypothétiques que réels. (http://www.formindep.org/Avec-la-cigarette-electronique-est.html).

Comme pour tout produit, un contrôle de qualité est nécessaire, tant du matériel que des liquides. Certes nous manquons de données sur les effets toxiques à long terme, en particuliers au vu de l’offre florissante des arômes, dont l’innocuité par inhalation n’est pas toujours absolument certaine. Cela nécessite la mise en place d’une structure de vigilance pour collecter les éventuels incidents. Mais tant qu’ils n’auront pas justifié de mesures restrictives, je souhaiterais qu’aucun obstacle artificiel ne soit élevé contre l’usage d’un produit finalement incomparablement moins dangereux que le tabac. Même si son effet favorable à l’arrêt du tabac devait se montrer finalement modéré, se priver d’un tel outil serait inconséquent. Cela me semblerait plutôt traduire des conflits d’intérêts que l’intérêt pour la santé.

Cet essor de la cigarette électronique menace à la fois les produits du tabac et les médicaments dits “de sevrage”. C’est une bataille de géants pour conquérir ce marché. L’industrie du tabac l’attaque directement. L’industrie pharmaceutique voudrait en faire un médicament. Il serait alors exclu des règles restrictives de composition en nicotine que ses lobbies cherchent à faire adopter pour les ventes hors pharmacies. Je pense que ce but est contraire à une lutte efficace contre le tabagisme.

De plus, je crois que c’est un combat d’arrière-garde. Car le rôle de la nicotine dans le maintien de la dépendance au tabac ne me parait pas essentiel. Je doute donc que de faibles teneurs en nicotine diminuent réellement l’intérêt pour l’e-cigarette. (http://www.formindep.org/Le-mythe-de-l-addiction-a-la.html).

Une répression féroce du vapotage en tous lieux, des actions contre les vendeurs n’aboutiront vraisemblablement comme toujours qu’à stimuler des trafics illégaux. Si nous n’en arrivons pas là, ce que je souhaite, je prévois que la diffusion de l’e-cigarette augmentera encore, bénéficiant d’améliorations techniques et d’une sécurité affirmée, et que des études scientifiques correctes plus nombreuses confirmeront ce que l’on peut raisonnablement en espérer dans la lutte contre le tabagisme.

Je déclare n’avoir de lien d’intérêt, ni avec les industries du tabac ou pharmaceutique, ni avec les fabricants ou vendeurs de cigarettes électroniques.

Dominique Dupagne

Je doute que les administrations sanitaires parviennent à contrôler un produit qui vit sans elles depuis toujours.

Médecin généraliste / Professeur de médecine générale à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) / Fondateur du site médical Atoute.org et du site clubdesmedecinsblogueurs.com

La e-cigarette continue de progresser contre vents et marée. Elle confirme son intérêt, sans constituer pour autant une panacée contre le tabagisme. C’est un produit émergent, indépendant des circuits scientifiques ou industriels habituels, donc elle dérange. Mais je ne vois pas ce qui pourrait l’arrêter.

Le marché va faire le tri entre les produits et la qualité globale va augmenter. C’est l’arrivée des dérivés du cannabis qui va constituer la grande évolution 2015. En fait, la e-cigarette va devenir un vecteur pharmacologique pour diverses substances, ce qui va rendre sa situation administrative encore plus complexe et difficile.

Mais je doute que les administrations sanitaires parviennent à contrôler un produit qui vit sans elles depuis toujours, et qui n’a pas besoin d’elles.

Gérard Mathern

On sait aujourd’hui que des vies seront sauvées grâce à la cigarette électronique.

Pneumologue tabacologue / Secrétaire général de la société française des tabacologues (SFT)

Il semble bien que, enfin, les tabacologues aient pris en compte le dispositif dans leur pratique quotidienne ; les médecins non tabacologues également, et, paradoxalement, de manière plus incitative que les tabacologues.

L’impact sur le public est important. On assiste cependant à des tentatives de dénigrement systématique à partir d’ “incidents” le plus souvent mineurs, ou d’études dont les bases scientifiques laissent à désirer et qui sont portées au devant de la scène médiatique. Mais on sait aujourd’hui que des vies seront sauvées grâce à la cigarette électronique, ces résultats venant s’ajouter aux précédents succès des thérapeutiques validées.

Le “marché” va trouver un équilibre et de nouvelles études vont paraître, études permettant d’étayer de manière rigoureuse et scientifique l’intérêt du dispositif. Il est à craindre que, cette année, la puissance des cigaretiers se manifeste de manière encore plus prégnante, rendant plus actuelle la surveillance des produits mis sur le marché. On ne devrait plus entendre “On en sait pas ce c’est” ou encore “On ne sait pas ce qu’il y a dans cette vapeur”.

Je souhaite enfin que la cigarette électronique soit reconnue comme faisant partie de l’arsenal permettant de voir reculer les méfaits du tabac dans la population, par la communauté scientifique.

Philippe Presles

La cigarette électronique qui devrait être soutenue par les pouvoirs publics est interdite dans les lieux publics. Le monde à l’envers ?

Médecin tabacologue / Essayiste, Editorialiste et rédacteur en chef du site e-santé / Spécialiste en prévention et en éthique de santé / Fondateur de l’Institut Moncey

Les forces du mal ont repris du terrain. Les résistances au progrès augmentent. Les peurs circulent. Les gens ont peur des aldéhydes qui font le plaisir de la vie.

Acétaldéhyde ? Premier métabolite de l’alcool… Formaldéhyde (ou méthanal), l’aldéhyde du gaz naturel, véhicule d’un très grand nombre d’arômes comme ceux des herbes de Provence. Acroléine ? Oubliez la cuisine, le pain et les viandes grillées… Mais les gens n’ont pas peur des hydrocarbures polycycliques (goudrons), du monoxyde de carbone (CO) et des particules fines qui font le lit de leur mort.

La cigarette électronique qui devrait être soutenue par les pouvoirs publics est interdite dans les lieux publics. Le monde à l’envers ? Heureusement les fumeurs n’en peuvent plus de leur tabac et continuent à se sevrer avec la e-cig.

J’espère que la cigarette électronique libre, indépendante des cigarettiers, va continuer son développement et que le gouvernement va demander aux entreprises de considérer les vapoteurs comme les personnes en train de se sevrer du tabac qu’il faut soutenir. Il est important que les collectivités puissent s’organiser pour ne pas rejeter à la rue les vapoteurs avec les fumeurs.

Et puis j’aimerais que les associations et syndicats de vapoteurs éditent une charte de vapoteur respectueux des autres : il faut normaliser la e-cig. J’espère au final que 500.000 à 1 million de fumeurs réussiront à se sevrer du tabac grâce à elle: cela de moins pour les tueuses !

Jacques Le Houezec

Chaque jour 200 personnes meurent du tabagisme en France, quand va-t-on enfin se donner les moyens d’enrayer cette hécatombe ?

Pharmacologue / Consultant en santé publique et spécialiste de la dépendance tabagique

Le bilan est contrasté. Il nous manque des données comme celles de l’enquête ETINCEL de l’OFDT pour tirer réellement le bilan. Nous attendons aussi impatiemment les données sur la prévalence du tabagisme (Baromètre santé), qui nous permettra de juger si les baisses de ventes de tabac se traduisent aussi par une baisse du nombre de fumeurs. L’année a vu encore progresser le matériel de vape et un développement considérable du nombre de boutiques et de fabricants de liquides français.

L’initiative consistant a créer une norme AFNOR pour la vape est bonne, mais le rythme imposé pour l’obtenir rapidement (beaucoup plus qu’une norme habituelle) laisse a penser qu’elle ne sera peut-être pas parfaite, et manque cruellement d’une consultation des scientifiques. J’ai pu le constater lors de la réunion organisée par le LNE début décembre. La réglementation qui va s’imposer d’ici mai 2016, suite au vote de la Directive européenne sur le tabac, risque aussi de considérablement freiner l’essor du vaporisateur de nicotine.

De même que le projet de loi de santé qui malheureusement n’a pas tenu compte des plus récentes études sur le sujet. En particulier, l’interdiction de vaper sur le lieu de travail devra être aménagée si l’on ne veut pas renvoyer les vapeurs vers le tabagisme. La puissance des lobbies est évidente sur la façon dont s’est faite la Directive européenne, et sur le récent vote à l’Assemblée supprimant l’augmentation du prix du tabac prévue en janvier et surtout supprimant l’automatisme de la mesure. C’est encore une fois l’industrie du tabac qui est gagnante. Il est temps que cela s’arrête.

Il est difficile de faire des prévisions, cela va dépendre de la vitesse à laquelle les mesures réglementaires vont être prises, et si le climat délétère, souvent entretenu par la presse, ne décourage pas les fumeurs de passer à la vape. Il est temps que la réduction du risque tabagique soit prise au sérieux, car c’est le seul moyen de faire disparaître un jour le tabagisme. Le vaporisateur de nicotine a ce pouvoir si on le laisse entrer en réelle compétition avec la cigarette traditionnelle, et sans que cela ne coûte quoi que ce soit à la société. Pour cela il ne faut pas confondre vaper et fumer, et savoir reconnaître que vaper est considérablement plus sûr que fumer. Pour la première fois dans l’histoire du tabagisme nous avons une alternative viable au tabagisme, et un outil efficace pour nous en libérer.

Plutôt que de se préoccuper du soi-disant effet passerelle que représenterait le vaporisateur de nicotine, initiant les jeunes à la nicotine et les poussant ensuite à fumer, ce qu’aucune enquête à l’heure actuelle ne démontre (USA, Angleterre, France), bien au contraire puisque partout le tabagisme des jeunes recule, les autorités devraient encourager tous les fumeurs à l’essayer en leur rappelant que si le risque zéro n’existe pas, le risque potentiel du vaporisateur est ridicule par rapport au risque tabagique dont on sait qu’il provoque une mort prématurée chez la moitié des fumeurs réguliers.

Chaque jour 200 personnes meurent du tabagisme en France, quand va-t-on se donner les moyens d’enrayer cette hécatombe ? Enfin, il faudrait arrêter de diaboliser la nicotine comme on le fait dans toutes les campagnes anti-tabac depuis plusieurs décennies. La consommation de nicotine n’est pas dangereuse en soit lorsqu’elle n’est pas accompagnée de fumée.

Nous sommes face à un choix de société, la nicotine peut y avoir sa place comme la caféine, à condition d’éradiquer le tabagisme, mais les positions moralistes sur la dépendance ne doivent pas annihiler ces efforts pour réduire et éliminer les maladies et les morts dues au tabagisme. J’espère aussi qu’en 2015 les vapeurs se feront entendre et seront entendus, afin qu’ils puissent convaincre le plus grand nombre de fumeurs de se détourner du tabac. Pour cela il faut que les autorités, les politiques, et les journalistes arrêtent de leur mentir. C’est la fumée de tabac qui tue, pas la nicotine.

Luc Dussart

La guerre pour le contrôle du marché est loin d’avoir désigné son vainqueur.

Consultant en tabagisme / Editeur du site UnAirNeuf.org  (sans lien avec les parties prenantes économiques de la vape).

2014 a vu la divergence des deux marchés. D’un côté des myriades de produits à la technologie débridée (bien que souvent chinoise !) permettant le vapotage d’un choix varié de liquides, d’arômes, de dosages en nicotine et de températures, en croissance toujours forte ; et d’autre part des produits commercialisés sans compétence particulière dans les bureaux de tabac et autres “dépanneurs”, à usage unique, avec des cartouches propriétaires etc. dont les ventes marquent le pas.

Les projets réglementaires en cours de concrétisation favorisent ces seuls derniers produits et les majors capables de financer la paperasserie nécessaire. Le vocable « cigarette électronique » ou ses variantes est en cours de capture réglementaire par Big Tobacco pour favoriser ses produits inefficaces pour la cessation du tabagisme et facilitant au contraire un usage mixte. Les produits dont nous avons à parler en 2015 ne sont plus les « e-cigs » mais les « vaporisateurs personnels » (VP en abrégé), disponibles en boutiques spécialisées ou sur internet et rechargeables avec les liquides et arômes de son choix.

Je fais aussi le pronostic que la Directive Tabac, et son article 20 en particulier, sera attaquée avec succès auprès de la CJUE de Luxembourg. La guerre pour le contrôle du marché est loin d’avoir désigné son vainqueur.

Jan Kounen

Une ombre puissante plane sur la Vape, celle de régulations violentes. Encore une fois Big Tobacco n’est pas loin.

Réalisateur, producteur et scénariste.

2014 a été pour moi l’année de la découverte de la Vape, difficile de voir une différence avec 2013 vu que j’étais à l’époque encore fumeur, et que je regardais les cigarettes électroniques en fronçant les sourcils. Cette plongée dans la Vape avec le début du tournage de VapeWave m’a fait percevoir la richesse de ce monde, et m’a totalement convaincu que la cigarette électronique a le potentiel de tuer la cigarette classique et donc de sauver des millions de vies.

J’ai l’impression de vivre en direct une révolution importante. Hélas j’ai aussi vu cette année la force de la désinformation piloté par Big Tobacco, car je ne peux croire à un tel manque de sérieux d’une grande part de la presse, qui a relayé beaucoup de désinformation, et cela a semble-t-il freiné le développement de la Vape.

Coté matériel pour 2015, je dirais que cette fin d’année a vu l’arrivée de box plus petites et plus techno, elles offrent une nouvelle identité visuelle à la Vape et vont je pense dominer bientôt le marché. Coté montage, je crois beaucoup à l’arrivée de la céramique aussi, et puis la technologie va continuer a nous surprendre en allant vers plus de qualité, de stabilité et de sécurité.

Je vois qu’une ombre puissante plane sur la Vape, celle de régulations violentes, encore une fois Big Tobacco n’est pas loin.
Peut être en France pourrons nous échapper au pire, c’est du moins ce que je crois et je continue de penser que la cigarette classique peut aller jusqu’à disparaitre, mais chaque action dirigée contre la vape, qu’elle soit législative ou médiatique, peut ralentir ce mouvement. Ce serait franchement dommage que cela mette 15 ans !

L’histoire jugera.

J’espère pour 2015 que la communauté des vapers, des vapoteurs, bref des anciens fumeurs, sera plus unie et politiquement active. J’espère que les créateurs de liquides vont nous sortir de nouvelles saveurs complexes pour vivre de nouvelles expériences gustatives comme cela a été le cas cette année et que 2015 sera aussi l’année où chaque fois que j’écris “Vape” sur mon téléphone, mon mail, mon ordi, le mot ne soit pas corrigé automatiquement en “Cape” !

Annonce