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Tabagisme : 78.000 décès prématurés par an

Mis à jour le 21/09/2022 à 16h05
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Deux épidémiologistes viennent de revoir à la hausse le nombre des décès prématurés imputables au tabagisme. Si la part des hommes a diminué, celle des femmes a explosé. Jean-Yves Nau doute que les mesures prévues par gouvernement permettent d’atteindre les objectifs annoncés.

Le nombre de décès liés au tabagisme a été revu à la hausse.

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En 1980 le tabac tuait 2.700 femmes en France. En 2010, 19.000 femmes sont décédées prématurément

Les épidémiologistes Catherine Hill et Laureen Ribassin-Majed de l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif et l’Inserm ont travaillé sur les données chiffrées du tabagisme en France, les résultats ont été publiés sur le site The European Journal of Public Health. La mortalité du tabac a été revue à la hausse avec 5 000 morts supplémentaires annuels, ce sont 78.000 décès prématurés chaque année à cause  de la consommation de tabac.

Le tabac est responsable de 47 000 décès par cancer, dont 28 000 pour le seul cancer du poumon Les affections cardiovasculaires et respiratoires emportent  respectivement 20.000 et 11.000 personnes chaque année. C’est la cause majeure de mortalité chez les 35-69 ans et 58% des décès par cancer chez les hommes de cette tranche d’âge sont provoqués par le tabac.

La part des femmes dans ces statistiques ne cesse d’augmenter. En 1980, le tabac tuait prématurément 2.700 femmes en France, contre 19.000 en 2010. Chez les hommes on constate l’inverse il étaient 66.000 en 1985 contre 59.000 en 2010.

Jean-Yves Nau présentant ces chiffres s’interroge “les politiques anti-tabac (hausses des prix, interdiction de la publicité, mesure contre le tabagisme passif) auraient elles surtout eu un effet sur les hommes” ? Il présume que pour les femmes “le tabac fut ainsi un stigmate d’une forme de conquête de la liberté, d’accès à la parité, mais dans l’addiction.”

Le journaliste, médecin et spécialiste des questions de santé, n’est pas convaincu par la stratégie du gouvernement et de la ministre de la Santé et il le fait savoir. Il ne croit pas au paquet neutre dont l’instauration est prévue pour mai 2016, regrette l’absence de hausse de prix des paquets de cigarettes, et se désole que l’état ne s’appuie pas sur le “puissant levier” qu’est la cigarette électronique.

« Dans 5 ans, le nombre de fumeurs doit avoir baissé de 10 % », avait  déclaré Marisol Touraine à l’automne dernier, « Dans 10 ans, nous devons être descendus sous la barre des 20 % de fumeurs. Dans moins de 20 ans, nous voulons que les enfants qui naissent aujourd’hui, soient la première génération de non-fumeurs». Jean-Yves Nau a du mal à croire que cet objectif pourra être atteint. Malheureusement, souligne-t-il “un autre chiffre se vérifiera très certainement : 400 000 personnes vont mourir des suites du tabagisme d’ici 2020“.