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L’État accro au tabac : Retour sur l’accusation d’un journaliste

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"L'Etat accro au tabac" (Broché). Paru en octobre 2014.

“L’Etat accro au tabac” (Broché). Paru en octobre 2014.

Une vidéo pourtant diffusée il y a plus de six mois, refait surface en ce moment sur les réseaux de la vape. Le 20 octobre 2014 Matthieu Pechberty, journaliste au Journal du Dimanche, est interviewé par Stéphane Soummier sur le plateau de BFM Business pour parler de son livre “L’Etat accro au tabac” (Broché).

L’écrivain présente en quelques minutes l’idée principale qu’il défend dans son livre. A défaut d’être corrompu, l’État serait “vendu à l’industrie du tabac”. Matthieu Pechberty rappelle que les 14 millions de fumeurs français représentent une source de revenus fiscaux très importante pour notre pays. En s’appuyant très probablement sur les chiffres de Bercy, ce ne sont pas moins de 14 milliards d’euros chaque année qui seraient ainsi récoltés par le biais des buralistes, perçus par le journaliste comme des collecteurs d’impôts au service de l’administration française.

Dans la même pensée, la cigarette électronique ne serait qu’un frein aux recettes du tabac et les cigarettiers, complices de l’État, feraient tout pour que le produit soit autant taxé et interdit que les cigarettes traditionnelles.

Alors que les gains de santé publique pourraient s’inscrire dans une logique à long terme si la population de fumeurs venait à s’arrêter de fumer instantanément. Pour Pechberty l’État serait en fait pris dans une logique “court-termiste”, ne pensant qu’aux 30 millions d’euros quotidiennement amassés.

Des calculs compliqués

Même si certains analystes prennent la relation directe entre le budget de la sécurité sociale et les revenus du tabac avec précaution, Matthieu Pechberty est catégorique. Selon lui, le problème est tout simplement financier et le gouvernement n’a aucun intérêt à faire baisser le tabagisme trop rapidement.

La Direction générale de la Santé estime de son côté que “les recettes et les dépenses générées par le tabac ne sont pas administrées par les mêmes ministères, et leur temporalité est immédiate pour les recettes, et décalées de quelques années pour les dépenses de santé”.

Pour Pierre Kopp, Professeur en économie à la Sorbonne et auteur du dernier rapport de la Cour des comptes, les chiffres “sont contestables et contestés, car l’estimation du coût social présente un véritable “problème méthodologique”. Nous avions à ce sujet relayé des explications proposées par l’équipe des Décodeurs du Monde.

L’État vendu ? Corrompu ? Indifférent ? La vérité se situerait-elle à mi-chemin entre une volonté réelle d’améliorer la santé publique et les impératifs budgétaires qui guident toujours les grandes décisions d’un État qui reste par définition, multicéphale.