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Les codes du tabac sont-ils repris par les publicitaires de l’e-cigarette ?

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Karine Galopell-Morvan ici avec le livre de Robert Proctor "Golden Holocaust".

Karine Galopell-Morvan ici avec le livre de Robert Proctor “Golden Holocaust“.

Les fabricants et les distributeurs de cigarettes électroniques vont avoir une marge de manoeuvre très réduite pour la promotion de leurs produits en France dans les prochains mois. Mais ils pouvaient jusque là faire preuve d’une totale inventivité pour rendre leur méthode de réduction des risques attractive aux yeux des fumeurs. Selon la professeure Karine Galopell-Morvan qui s’exprime dans le journal Libération, ils réaliseraient en fait des actions marketing semblables à celles utilisées traditionnellement par les industriels du tabac. Celle qui enseigne le marketing social à l’Ecole des hautes études en santé publique évoque notamment les publicités où l’on retrouve des “femmes très belles, des jeunes toniques”, et le côté “glamour” du vapotage.

Les fabricants investissent-ils beaucoup plus en matière de communication dans ce secteur ? Karine Galopell-Morvan explique “qu’on manque encore de données” à ce sujet mais nous savons que les budgets publicitaires sur la cigarette électronique ont augmenté de 20% l’an passé aux Etats-Unis.

Par ailleurs, elle affiche son inquiétude quant à la possibilité de renormaliser “l’image et l’usage du tabac par le biais des e-cigarettes.” Cette crainte, souvent mise en avant par les détracteurs de l’e-cigarette, est pour l’instant balayée par les enquêtes qui démontrent que la cigarette électronique ringardise le tabac et que la popularisation de l’e-cigarette encourage les tentatives de sevrage quant elle ne fait pas baisser les ventes du tabac.
Néanmoins, nous pouvons débattre du fait que la reprise par les communicants des symboles de la cigarette classique pour la promotion de leurs homologues électroniques, serait susceptible de provoquer un amalgame entre les deux produits.

Le paradoxe de l’e-cigarette qui tente de s’adresser aux fumeurs en utilisant naturellement le même langage, serait-elle condamnée à devenir muette ?

La circulaire annoncée par la ministre de la Santé et publiée depuis sur le site du gouvernement, donne pour le moment un cadre déontologique relativement précis sur ce que peut faire ou ne pas faire le publicitaire. Mais d’ici mai 2016 toute publicité pour l’e-cigarette devrait être interdite en Europe. Entre le tout ou le rien, pourrait-il exister un cadre d’expression intermédiaire ?