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E-cigarette : les recommandations de onze experts français

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Les recommandations pratiques de onze experts français sur la cigarette électronique, mises à jour à jour en 2016, sont publiées dans la Revue des maladies respiratoires. Destinées aux médecins et professionnels de santé, elles s’accordent aux diverses situations.

Aider les professionnels de santé à répondre aux questions de leurs patients

Un groupe de 11 experts médicaux français, emmenés par le Pr B. Dautzenberg a travaillé, par “consensus progressif“, à l’établissement de recommandations [1] sur la cigarette électronique. Destiné aux médecins et autres professionnels de santé le document initié en 2014 vient de faire l’objet d’une mise à jour. En attendant les validations scientifiques à venir, les auteurs ont basé leurs recommandations sur la pratique clinique.

Les professionnels de santé doivent répondre aux questions que leur posent leurs patients au sujet de ce dispositif car malgré un manque de données, les cigarettes électroniques réduisent les risques par rapport aux cigarettes classiques. 

Les traitements reconnus pour l’arrêt du tabac restent préconisés en priorité pour prévenir et réduire les méfaits du tabagisme mais, insistent les experts, la cigarette électronique est un produit plus sûr que la cigarette.

Des recommandations adaptées à différentes situations

Le fumeur qui souhaite expérimenter la vapoteuse pour arrêter le tabac avec ou sans traitement pharmacologique associé doit être accompagné et non découragé. Pour les vapofumeurs, les experts suggèrent d’augmenter la teneur en nicotine du e-liquide et/ou adopter un autre substitut nicotinique.

Ils expliquent aussi que plus les arômes sont appréciés, plus les e-cigarettes sont efficaces pour remplacer le tabac. En l’absence de données scientifiques disponibles sur les arômes inhalés, il n’y a pas de recommandations spécifiques, sauf pour les personnes allergiques.

Aux anciens fumeurs, il faut leur expliquer que, en cas d’urgence, mieux vaut vapoter – ou utiliser un substitut nicotinique – que retomber dans le tabac.

Arrêter de vapoter ? Attention, la réduction de l’utilisation de l’e-cigarette doit être envisagée uniquement s’il n’existe aucun risque important de reprendre le tabac.

Les experts rappellent que pour les femmes enceintes, l’arrêt du tabac est “une exigence médicale” et qu’il est aussi préférable pour elles de ne pas utiliser de nicotine. Ils nuancent néanmoins ce propos, en conseilllant de ne pas décourager une femme enceinte qui souhaiterait remplacer le tabac par l’e-cigarette car “si un risque demeure avec l’e-cigarette, il est très inférieur à celui du tabagisme“.

D’autres recommandations spécifiques sont également dispensées à l’attention des patients en période périopératoire, des personnes souffrant de problèmes pulmonaires (BPCO), cardiaques et de schizophrènie.

Quant aux adolescents non-fumeurs, il faut les décourager d’essayer le vapotage. Les fumeurs quotidiens avec dépendance au tabac doivent être encouragés à arrêter de fumer “en utilisant le traitement approprié (substituts nicotiniques), si nécessaire“. S’ils souhaitent s’aider avec la vape, “ils doivent être accompagnés”.

 


[1] B. Dautzenberg, M. Adler, D. Garelik, J.F. Loubrieu, G. Mathern, G. Peiffer, J. Perriot, R.M. Rouquet, A. Schmitt, M. Underner. Practical guidelines on e-cigarettes for practitioners and others health professionals. A French 2016 expert’s statement 
Revue des Maladies Respiratoires. DOI: 10.1016/j.rmr.2017.01.001

Ce document peut être consulté en ligne dans son intégralité.

 

6 réponses à “E-cigarette : les recommandations de onze experts français”

  1. Falken Vape dit :

    Quand des médecins construisent sur leur pratique clinique de bonnes pratiques pour accompagner des patients, c’est souvent très bon et cette publication n’est pas l’exception.
    C’est dommage qu’après ils prennent une verre entre militants et partagent leur avis sur la vie en société en ayant oublié d’enlever leur blouse, coupé le micro et lu les études qui étaieraient ou invalideraient le sujet de leur causerie, car dans ce domaine ils n’ont aucune légitimité ni pratique clinique particulière.
    C’était déjà la faiblesse du rapport OFT de 2013, ici aussi cela entame très nettement la crédibilité de la publication.

    • ciboulettecat dit :

      +1

    • Elva Pote dit :

      @falkenvape:disqus Je ne te suis pas bien. Ce sont des préconisation de onze experts à destination d’autres médecins. Les recommandations sont globalement de bon sens. Certes, ils restent encore bloqués sur la renormalisation et la passerelle, et même s’ils ont encore du chemin à faire, ils évoluent. Ils lisent probablement les études, certaines prétendent que la passerelle existent, mais ne lisent probablement pas les critiques qui en sont faites, et donc ils persistent.
      La vape est beaucoup moins dangereuse (95% voire plus) que le tabac, mais pas sans risque. Il me semble qu’ils sont dans leur rôle de médecin quand ils disent qu’il faut décourager les non-fumeurs de commencer à vaper.
      Par ailleurs ce document c’est aussi le résultat de discussions (négo) entre les auteurs, dont certains rétifs et d’autres enthousiastes.

      • Falken Vape dit :

        Comme je l’écrivais, la partie correspondant à l’expérience clinique et le partage de pratique entre soignants est précise et concrète, elle correspond à la démarche et au projet.
        Les autres passages n’ont simplement pas leur place dans ce projet et encore moins sans référence.
        Et non, ils ne sont aucunement dans leur rôle de médecin exprimant son expérience clinique en prétendant décourager des comportements dont ils n’ont aucune démonstration (ni clinique ni scientifique) d’une dangerosité significative.
        En tant que professionnels de santé, enfin, décourager de potentiels fumeurs/ex-fumeurs de vapoter en prétendant à un danger suffisant pour le faire c’est 1/mentir sur les connaissances scientifiques sur cet hypothétique danger (par exemple en précisant qu’il est purement hypothétique, comme pour la moitié de notre consommation actuelle) 2/décourager des fumeurs de vapoter puisque c’est risqué aussi (même si ce n’est pas aussi risqué) 3/décourager des jeunes potentiels futurs fumeurs de prendre une autre voie c’est en envoyer 30% vers le tabac.

    • Yvon Novy dit :

      Petite comparaison (même si j’ai pas pris le temps de tout comparer dans les détails), avec les recommandations 2014 (lien en bas), dont celles en questions ici sont une évolution.

      Si je veux trouver une phrase pour résumer leurs recommandations de 2014, je retiendrais celle-là : « il est actuellement préférable de
      déconseiller l’utilisation de la cigarette électronique et de recommander la substitution nicotinique qui a déjà été évaluée dans cette circonstance ».

      En 2017, je lis plutôt ça : « L’utilisation de substituts nicotiniques ou le vapotage est toujours préférable au tabac ». Et cela vaut aussi pour « les situations spécifiques (grossesse, période périopératoire, patient schizophrène, patient atteint de cancer, malade cardiaque en phase aiguë) » qui n’étaient pas ou que peu évoquées en 2014.

      On pourra noter particulièrement cette recommandation : « Un fumeur avec bronchopathie chronique obstructive (BPCO) DOIT vapoter plutôt que fumer. »

      C’est une évolution progressive, à petits pas, ce qui est la norme dans les milieux médicaux.
      …Même si effectivement, nous en voudrions toujours plus. 😉

      http://data.over-blog-kiwi.com/0/60/75/08/20140430/ob_5ecd66_avis-experts-e-cigarette-30-avril-2014.pdf