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La cigarette électronique aussi sûre que les inhalateurs de nicotine vendus en pharmacie ?

Mis à jour le 24/04/2023 à 14h00
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Maciej Lukasz Goniewicz

Maciej Lukasz Goniewicz, le scientifique polonais qui va bientôt tous nous faire flipper.

Les prochains mois vont sans doute amener beaucoup de nouvelles informations sur le profil toxicologique de la cigarette électronique. L’une des personnes qui va sans doute faire beaucoup parler d’elle sera Maciej Lukasz Goniewicz, un chercheur d’origine polonaise qui travaille principalement au Royaume-Uni.

J’étais d’ailleurs en train d’écrire un article sur l’acroléine, la fameuse substance qui fait peur aux vapoteurs de e-liquides 100% VG, et que Goniewicz a apparemment trouvé cette année dans les urines de ses cobayes vapoteurs. Pas de panique il s’agirait de quantités bien plus faibles que celles trouvées chez les fumeurs et il y a sûrement un gros bémol à ajouter dans le protocole expérimental mais j’y reviendrai. Plus d’infos très bientôt, notamment lors du prochain meeting de la SNRT qui aura lieu dans deux jours.

En attendant une nouvelle toute fraîche vient de tomber, je n’ai malheureusement pas encore beaucoup d’informations, tout du moins j’essaie de les digérer, mais il s’agit d’une étude qui devrait faire du bruit.

Des niveaux de toxicité 9 à 450 fois moins élevés que dans la fumée de cigarette

L’étude concerne des analyses de vapeurs provenant de douze marques de cigarettes électroniques différentes. Goniewicz fait partie de l’équipe de recherche et le financement de l’étude est à priori en dehors des circuits industriels (que ce soit ecigarettes, cigarettes ou pharmacie), et donc potentiellement sans conflits d’intérêts.

Les analyses de vapeur des cigarettes électroniques portent sur la détection de composés carbonylés, composés organiques volatils ou COV, de nitrosamines et de métaux lourds. Une comparaison est faite également avec un produit de référence pharmaceutique, un inhalateur de nicotine tel que l’on peut en trouver dans les pharmacies aujourd’hui (modèle non communiqué dans le résumé de l’étude).

Voici la traduction rapide des résultats et de la conclusion de l’étude, tels que publiés sur le site Tobacco Control.

Les résultats sont les suivants :

Nous avons trouvé que la vapeur des cigarettes électroniques contient des substances toxiques. Les niveaux détectés sont de 9 à 450 fois moins élevés que dans la fumée de cigarette et sont dans de nombreux cas, comparables aux niveaux détectés dans le produit pharmaceutique de référence (inhalateur).

Conclusion :

Nos résultats confortent l’idée que la substitution des cigarettes au tabac par l’e-cigarette peut réduire substantiellement l’exposition aux substances toxiques spécifiques à la fumée de cigarette. La cigarette électronique, en tant que stratégie de réduction des risques pour le fumeur ne désirant pas s’arrêter, nécessite de plus amples études.

Plutôt une bonne nouvelle je dirais, même si je sais que beaucoup d’entre nous souhaiteraient que la vapote soit aussi innofensive que de boire un verre d’eau, il s’agit à priori d’une preuve supplémentaire en faveur de la cigarette électronique, en tant que méthode de réduction des risques, et puis surtout d’une bonne petite claque à l’industrie pharmaceutique et à ses défenseurs, qui nous rabâchaient depuis longtemps d’utiliser les produits officiellement approuvés par les autorités sanitaires.

Mais voilà, il y a ce “9 fois moins” un peu décevant. Alors de quoi s’agit-il ?

Je n’ai pas réponse à vous apporter aujourd’hui, mais attendez-vous à entendre beaucoup parler de formaldéhyde et d’acroléine dans les mois à venir, car il semblerait que les différences les plus faibles (entre la vapeur d’une ecig et celle de la fumée de cigarette) concernent ces deux principales substances.

Affaire à suivre …

Mise à jour du 15 mars 2013 : selon le site ecigadvanced, il s’agirait de 11 marques de cigarettes électroniques (et non 12) vendues en Pologone et obtenues dans des magasins locaux. La marque anglaise Intellicig faisait également partie du lot. L’inhalateur de nicotine est de la marque Johnson & Johnson. Les tests ont été mesurés à partir de 150 bouffées durant 10 séances de vapotage pour chaque marque d’e-cigarette. Chaque bouffée dure environ 1.8 secondes pour un volume moyen de 70 millilitres.

Références:

[1] Levels of selected carcinogens and toxicants in vapour from electronic cigarettes (Tobacco Control, 6 March 2013) –
– Maciej Lukasz Goniewicz, Jakub Knysak, Michal Gawron, Leon Kosmider, Andrzej Sobczak, Jolanta Kurek, Adam Prokopowicz, Magdalena Jablonska-Czapla, Czeslawa Rosik-Dulewska, Christopher Havel, Peyton Jacob, Neal Benowitz – http://tobaccocontrol.bmj.com/content/early/2013/03/05/tobaccocontrol-2012-050859.abstract