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Une étude sur les e-liquides pourrait remettre en question certaines recettes de fabrication

Mis à jour le 14/11/2015 à 0h46
    Annonce

Le docteur Konstantinos Farsalinos l’avait annoncé à Vapexpo, il travaille depuis quelques temps sur le sujet épineux des e-liquides et de leurs ingrédients. Après avoir acheté une centaine de flacons dans le commerce, lui et son équipe se sont penchés sur des analyses précises afin de déterminer la présence de deux composés chimiques reconnus comme étant dangereux pour la santé en cas d’inhalation.

Le doutes du chercheur grec se sont avérés fondés et le verdict reste relativement inquiétant avec des taux deux fois plus élevés que les niveaux acceptables préconisés par certaines normes de contrôle. Les professionnels du e-liquide peuvent d’ores et déjà vérifier leurs recettes avant que l’étude ne soit définitivement validée et que la liste des marques analysées ne soit rendue publique. Voici une traduction non-officielle du résumé de l’étude.

Important : Les propos ci-dessous sont tirés d’un poster de présentation. Il ne s’agit pas d’un document scientifique officiel. A notre connaissance cette étude n’a pas encore été publiée dans un journal scientifique officiel. De plus cette traduction peut contenir des erreurs d’interprétation.


Début de la traduction

Résumé

Figure 1

Figure 1

Aujourd’hui, une grande variété de liquides pour cigarettes électroniques existent. Dans la plupart des cas, des ingrédients de qualité alimentaire sont utilisés dont la sécurité par inhalation n’a pas été évaluée. En outre, il existe des composés chimiques qui sont déjà connus comme étant dangereux par inhalation, en dépit d’être sans danger par ingestion.

Deux de ces exemples sont le diacétyle (DA) et de l’acétyl propionyle (AP) (Figure 1). Ils généralement sont utilisés pour apporter un goût beurré dans les préparations alimentaires et sont également naturellement présents dans certains produits laitiers et boissons alcoolisées. Nous savons que l’exposition par inhalation à ces substances provoque une diminution de la fonction respiratoire et peut provoquer le développement d’un syndrome clinique rare, appelé bronchiolite oblitérante.

Méthode

Figure 2

Figure 2

Au total, 159 échantillons (liquides de remplissage et saveurs concentrées) ont été achetés auprès de 36 fabricants et détaillants dans 6 pays européens et américains. Ils ont été testés pour la présence de diacétyle (DA) et d’acétyl propionyle par CLHP (chromatographie en phase liquide à haute performance).

Pour déterminer si ces composés chimiques sont présent dans la vapeur d’une e-cigarette, trois liquides ont été préparés par dissolution à partir d’un échantillon de saveurs concentrées et à des niveaux de DA et d’AP allant de 5%, 10% à 20% de concentration dans un mélange de propylène glycol et de glycérol. La vapeur produite par une cigarette électronique a ensuite été analysée pour déterminer la concentration de DA et d’AP.

Résultats

Figure 4

Figure 4

Du DA et de l’AP ont été trouvés dans 74,2% des échantillons, avec une proportion plus importante pour les échantillons contenant du diacetyl (DA). Les niveaux trouvés sont présentés dans les figures 2 et 3. Les niveaux médians d’exposition journalière calculés étaient de 56μg/mL (IQR: 26-278μg/mL) pour le DA et de 91μg/mL (IQR: 20-432μg/mL) pour l’AP.

Ces niveaux se sont avérés deux fois plus élevés que les limites de sécurité définies par le NIOSH (The National Institute for Occupational Safety and Health) (figure 4), mais toujours 100 à 10 fois plus faible par rapport à la fumée de tabac. Des concentrations similaires ont été trouvées à la fois dans le liquide et la vapeur pour les deux composés concernés (Figure 5), avec une très forte corrélation entre la concentration dans les e-liquides et la concentration en phase vapeur.

Conclusion

Du DA et de l’AP ont été trouvés dans une grande partie des liquides pour cigarette électronique dont les saveurs peuvent être considérées comme sucrées, à des niveaux plus élevés que les limites de sécurité les plus strictes, mais significativement plus faibles par rapport au tabagisme. La présence de ces produits chimiques dans les e-liquides représente un risque évitable. Des mesures appropriées devraient être prises par les fabricants d’e-liquides et les fournisseurs d’arômes pour éliminer ces dangers dans les produits, et ceci sans limiter nécessairement la diversité des saveurs sucrées.


Fin de la traduction

Visuels

Commentaires

Le doute sur la présence de diacétyl dans les e-liquides n’est pas nouveau, de nombreux fabricants de e-liquides indiquent d’ailleurs l’absence de ce composé dans leurs recettes. Les consommateurs adeptes du DIY (Do It Yourself) et qui composent eux mêmes leurs recettes sont par ailleurs assez souvent sensibilisés à ce type de problématique.

L’annonce des conclusions de cette étude confirme une fois de plus que la question des arômes va faire partie des grands sujets scientifiques de ces prochaines années en ce qui concerne la vape. Le docteur Farsalinos tente via ses conclusions d’interpeller les fabricants sur la nécessité d’améliorer leurs méthodes de fabrication, les composés cités étant facilement évitables.


Source : Global Forum on NicotineTélécharger le PDF

Etude publiée dans le Oxford Journal, Nicotine & Tobacco Research sous le titre “Evaluation of electronic cigarette liquids and aerosol for the presence of selected inhalation toxins”

18 réponses à “Une étude sur les e-liquides pourrait remettre en question certaines recettes de fabrication”

  1. Tony Fiant dit :

    Merci Ghyslain. Bien. Enfin, une étude argumentée et qui apporte de vrais éléments d’information. D’autant plus intéressant que ces derniers seront connus des fabricants et des consommateurs avec rectificatif de tir inévitable pour conserver le business.
    À voir ensuite quels seront les ingrédients de substitution mais pas de raison établie que toutes les bases sucrées deviennent potentiellement nocives.
    Enfin, ne pas perdre de vue que, bien que la nocivité soit établie, elle reste bien en deçà de celle du tabac (je dis cela parce que je devine déjà les détracteurs tirer à boulet rouge sur les liquides…)

  2. Benoit Mark dit :

    Merci pour l’info Ghyslain, et merci au Doc.
    Personnellement, même si les taux sont inférieurs au tabac fumé, le simple fait que cela soit évitable facilement à la conception, mais ne soit pas fait, me gave un peu… surtout sur des composés aussi connus. Sur ces points, on ne parle pas d’incertitudes à long terme, mais de maladies bien réelles et documentés. Arrêtons de jouer aux apprentis sorciers avec la santé des gens, svp.

    • Tony Fiant dit :

      Le problème vient du fait que beaucoup de fabricants de liquides sont de petites structures qui n’ont pas toutes les moyens (parfois, pas l’envie non plus…) de procéder à une analyse chimique de la vapeur résultante, je parle des taux car on peut résulter qu’ils connaissent à minima les noms des produits qu’ils incorporent.
      D’un autre côté, le “doc” ne va pas passer son temps à tester chaque nouveau liquide.
      L’idéal serait de lister tous les produits susceptibles de se retrouver dans un liquide ET connu comme étant potentiellement néfaste par l’inhalation.
      Après, une petite mention sur l’étiquette : sans colorant, sans conservateur, sans sel et sans diacétyle, etc.
      Tout ceci nous emmène droit dans une logique de réglementation des liquides avec la prohibition d’un certain nombre de substances.
      Ce serait bien mais je crains que cette réglementation serve de prétexte pour imposer d’autres contraintes non médicalement justifiées, elles…
      Enfin, n’oublions pas que même les très anciennes réglementations, je pense notamment à la nourriture, autorisent des produits connus pour être néfastes à la santé.
      Si ce sont des apprentis sorciers, nous sommes des cobayes confirmés depuis bien longtemps

  3. manu06 dit :

    un risque évitable facilement par les fabricants si une liste des ingrédients a bannir voie le jour,toutefois,je crains que cette étude ne tombe entre de mauvaises mains qui profitenteront de l’occasion pour enfin interdire les liquides et surtout les saveurs,ce que d’ailleurs tous tentent de faire depuis longtemps………….ce qui bien sur ravirait big T qui n’aura plus qu’a inonder le marché de cigalike a cartouche gout tabac,bien sur,pour garder au plus prêt du tabac les fumeurs déviants qui oseraient tenté la vapote………….

    • Laszlo KOVACS dit :

      D’accord avec vous Manu06.
      Je pense que cette “étude” va être sujet à interprétation en deux temps trois mouvements !
      Bronchiolite Oblitérante ? Non ! Asthme chronique avec décolement de la plèvre !
      Comme on dit “répété et amplifié !”

  4. Sharplosc dit :

    j’ai regardé sur internet et la majorité des fabricants certifie ne pas avoir de la présence de diacétyle et d’acétyl propionyle dans leurs liquide.
    Alors soit son étude est réalisé avec des liquides sans marque connu soit les fabricant nous mente.
    En tout cas il est temps que l’état Français investis de l’argent dans le contrôle des eliquide … parce qu’avec toute cette TVA qu’ont leur donne ils peuvent bien contrôler les composants des flacons.
    En plus la sécu aura tout à gagner … certe pas tout de suite … mais dans 20 ans grâce à l’ecig il y aura de forte chance que beaucoup de matériel de santé intervenant dans le traitement des cancer soit mis en stand by (scanner, tep scanne, radiothérapie, chimio …etc)
    Alors la transparence total est obligatoire ! et des test poussés également !
    Quand l’état aura compris ça, le tabac sera KO debout ! et la santé gagnera … je l’espère

    • Vapo 67 dit :

      Bonsoir Sharplosc,mais l’état préfère que les citoyens crèvent avant la retraite,moins de retraite à payé et plus de fric pour ces rapaces.

  5. Funky69 dit :

    Certaines réactions me font sourire, marre d’être pris pour un cobaye par les fabricants de e-liquides? il n’y a pas qu’eux, certaines chips (c’est un exemple, si il n’y avait que ça…) sont reconnues comme cancérigènes et sont en vente libre depuis toujours.

    • platipus dit :

      ouai enfin ce n’est pas parce que tes ships sont mauvaises qu’il faut fermer sa bouche sur les e-liquides ou alors on se tait sur tout… S’ils veulent survivre ils doivent s’adapter aux exigences des consommateurs aujourd’hui, qui sont différentes de celles des utilisateurs de cigarettes classiques dans les années 30 ou 70 par exemple.

      • Funky69 dit :

        Oui et c’est comme cela que ça va se passer, il va falloir du temps mais il vaut mieux passé a la vape le plus vite possible quand ont est fumeur et pas attendre que les liquides soit 100% clean, nan? tu encourage les fumeurs a attendre un peu?

        • platipus dit :

          je les encourage à acheter des produits clean, y’en a déjà plein fabriqués en France, pas besoin d’aller acheter des produits US ou chinois réputés pour le laxisme de leur legislation

    • Tony Fiant dit :

      C’est ce que l’on dit depuis le début de ce post : la nourriture et plein d’autres choses, même combat… perdu.
      Allez, il fait beau, un bon barbecue pour ceux qui en ont un mais chut… c’est cancérigène (ah, paradoxal carbone, source de vie mais aussi de mort)… ceci inclut le pastaga, la Kro , les chips, les assiettes en plastique “alimentaire” (le terme donne confiance…). Si en plus, vous vapotez, vous serez tous morts d’ici un siècle 🙂
      Si je me trompe, je me remettrai au tabac.
      Nous ne savons pas appréhender un problème dans sa globalité mais uniquement se focaliser, durant une période donnée, sur un élément qui devient un bouc émissaire, la cible à abattre, après, on passe à un autre.
      Si nous pouvions avoir plus de recul, beaucoup plus, nous verrions que les problèmes généraux sont bien plus graves, généralisés et présents depuis tellement de temps que nous ne les voyons plus vraiment.
      La difficulté pour les résoudre vient de ce que l’on entend par “nous”.

  6. Randall dit :

    Dans les 159 échantillons, il devrait y en avoir 11 parmi les plus connus sur le marché français. 10 d’entre eux ont été acquis anonymement auprès des circuits de distribution.

  7. Camé Leon dit :

    Moi j’ai hate que ce soit le gvt qui fassent ces tests, marrant que ce soit pas fait sur les clops

    • Tony Fiant dit :

      Le gouvernement est-il neutre en la matière ? Sans tomber dans la paranoïa, syndrome fréquent du vapoteur alimenté hélas par de réels dangers, l’état va commanditer des études selon un cahier des charges, cahier qui peut être orienté de manière à ce qu’au final, on nous explique par A+B qu’il va être nécessaire de mettre la main à la poche (financement d’études complémentaires, nécessité de prendre en gestion le suivi des vapoteurs, le florilège d’idées est vaste…)
      Un laboratoire indépendant, c’est peut être un oxymore :), me paraît plus souhaitable.
      Pour le tabac, pas besoin, tu fumes, tu meures, des milliers d’études l’ont montré depuis bien longtemps. On discute encoresur les “détails” : délai avant que le risque de cancer explose, nombre de cigarettes par jour “acceptable” ( à priori zéro ), etc. mais la fin est toujours la même : crémation globale après celle des poumons.

  8. Ange Tralala dit :

    Le diacétyle, on sait depuis longtemps que ce n’est pas bon. Les jus américains qui ont le plus de succès en contiennent un max. Pourtant ce sont les plus appréciés des consommateurs que nous sommes. Nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous même puisque nous envoyons comme signal aux fabricants que nous adorons ce gout beurré. Qui est le plus responsable dans cette affaire, le fabricant qui sait que ces additifs donneront un gout adoré par le consommateur, ou le consommateur qui sait que ces additifs sont nocifs et n’ont rien à faire là mais qui adore ce gout et qui se rue sur ces produits ??

  9. vaporama dit :

    Pas de panique, l’AFNOR a ancé une commission de normalisation aprtagée
    en deux groupes d’experts: ceux qui bossent sur le matériel, ceux qui
    bossent sur les liquides et (plus tard) sur les aérosols. Le cas des
    arômes “alimentaires” qui sont faits pour être ingurgités mais pas
    chauffés/inhalés va faire partie du débat. Il y aura forcément des
    produits interdits mais achtung, si norme il y a, elle n’est pas
    obligatoire en elle-même, il faut d’abord que le législateur en décide
    autrement.
    À suivre