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Baromètre INPES : Quelques chiffres présentés à la conférence de presse du Plan National de Réduction du Tabagisme (PNRT)

Mis à jour le 3/05/2017 à 14h58
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Pour la première fois depuis 2010, le tabagisme est à la baisse en France.

La ministre Marisol Touraine a tenu une conférence de presse aujourd’hui pour annoncer les nouvelles mesures du Plan National de Réduction du Tabagisme.

La direction de la santé rappelle que les mesures du PNRT sont principalement issues de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.

Le PNRT s’appuie principalement sur les chiffres issus du baromètre INPES diffusés aujourd’hui :

  • Le nombre de fumeurs réguliers (qui fument tous les jours) baisse pour la 1ère fois depuis 2010, passant de 29,1% en 2010 à 28,2% en 2014 ;
  • La proportion d’ex-fumeurs a augmenté de deux points, passant de 29,2% en 2010 à 31% en 2014 et la part des fumeurs ayant fait une tentative d’arrêt dans l’année passe de 25,2% à 29% ;
  • La prévalence du tabagisme régulier chez les femmes est passée de 26% en 2010 à 24,3% en 2014.
  • 1 jeune sur 3 fume en France
  • Nombre de fumeurs : 29,1 à 28,2% de fumeurs. Première baisse significative depuis 2010.
  • 34% de fumeurs en France. La lutte contre le tabagisme est l’une des priorités de Marisol Touraine.
  • La ministre souhaite mettre en place un fond de lutte contre le tabac. Financement ?
  • Les femmes sont de plus en plus concernées par le cancer du poumon.
  • 17% des femmes fument pendant leur grossesse (jusqu’au 3ème trimestre de grossesse).
  • Nombre personnes expérimentant le tabac est trop important pour une génération sans tabac.
  • Nombre moyen de cigarettes fumées en baisse. 11,9 à 11,3 cigarettes / jour.
  • 6% des 15-75 ans sont vapoteurs. Soit 3 millions de personnes.
  • 3% vapotent quotidiennement. Soit 1,5 millions de personnes en France.
  • Objectif 2032 : 95% des 18 ans non fumeurs.
  • 29% des 15-75 ans ont fait une tentative d’arrêt du tabac en 2014, contre 25% en 2010.
  • 45% des 15-24 ans ont essayé la cigarette électronique.
  • 25,7% des 15-75 ans ont déjà essayé la cigarette électronique.
  • 57,8% des fumeurs ont déjà essayé la cigarette électronique.
  • Les trois quarts des vapoteurs sont des fumeurs réguliers de tabac, 8,4% des fumeurs occasionnels, 15% des ex-fumeurs.
  • 0,9% des 15-75 ans, soit 400 000 personnes, ont arrêté de fumer au moins temporairement grâce à l’ecig.
  • 57,3% des usagers d’e-cigarettes l’utilisent tous les jours. 30% de manière hebdomadaire et 12,7% moins souvent.
  • Un vapofumeur fume 9 cigarettes de moins par jour que lorsqu’il était fumeur.

Depuis le site du ministère de la santé :

Dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à la santé au Parlement en avril, le Gouvernement intégrera par amendement des mesures du PNRT, avec notamment :

  • L’interdiction de la publicité pour les cigarettes électroniques et l’interdiction de vapoter dans certains lieux publics ;

“Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, suit de très près l’évolution de la consommation de cigarettes électroniques et a rappelé ce jour que si la cigarette électronique peut éventuellement être utilisée pour aider à l’arrêt du tabac, son encadrement doit être renforcé pour éviter l’incitation des jeunes à commencer à fumer.”

Poursuivre la vigilance autour de la cigarette électronique, principalement utilisée par les jeunes.

En effet, le Baromètre indique que les « vapoteurs » sont en moyenne plutôt jeunes :

  • 8% des 25-34 ans sont des utilisateurs quotidiens ;
  • 45% des 15-24 ans ont essayé la cigarette électronique.

Mise à jour (source INPES – Évolutions • N° 31 / Janvier 2015)

Citation

Prévalence d’usage de la cigarette électronique (ou e-cigarette)

Un quart des personnes âgées de 15 à 75 ans (25,7 %) déclare avoir déjà essayé la cigarette électronique, et presque six fumeurs sur dix (57,8 %). La cigarette électronique a par ailleurs été expérimentée par 5,6 % des individus n’ayant jamais fumé(11). L’usage actuel de la cigarette électronique concerne 6,0 % de l’ensemble de la population. Parmi les usagers actuels d’e-cigarette (ou vapoteurs), 57,3 % l’utilisent tous les jours, 30,0 % de manière hebdomadaire et 12,7 % moins souvent(12).

Sur l’ensemble des 15-75 ans, la proportion de vapoteurs quotidiens est de 2,9 %. Les trois quarts des vapoteurs sont des fumeurs réguliers de tabac, 8,4 % des fumeurs occasionnels, 15,0 % des ex-fumeurs et 1,9 % des individus n’ayant jamais fumé. Ces proportions sont respectivement de 65,3 %, 10,3 %, 23,1 % et 1,2 % parmi les vapoteurs quotidiens. Au final, sur l’ensemble de la population des 15-75 ans, les ex-fumeurs qui utilisent la cigarette électronique sont 0,9 % et 0,1 % vapote sans avoir jamais fumé.

Discussion

Après la hausse de la prévalence tabagique observée entre 2005 et 2010, qui faisait suite à plusieurs décennies de baisse régulière, les données du Baromètre santé 2014 montrent une légère diminution de l’usage quotidien de tabac, alors que la prévalence du tabagisme actuel est stable.

La part de fumeurs ayant fait une tentative d’arrêt dans l’année est en augmentation par rapport à 2010, ainsi que la part d’individus ayant arrêté de fumer (en particulier chez les femmes).

L’analyse par sexe montre que la prévalence du tabagisme régulier s’avère stable chez les hommes et en baisse chez les femmes. Par ailleurs, chez les femmes, l’effet de génération déjà observé en 2010 chez les 45-64 ans [7] se prolonge en 2014, la proportion de celles âgées de 55 à 64 ans qui fument quotidiennement continuant à augmenter. La quantité de tabac fumée est également en légère baisse, mais ce n’est pas le cas parmi les personnes fumant quotidiennement.

La consommation quotidienne se concentre sur des quantités comprises entre 5 et 15 cigarettes par jour. Un autre élément saillant de cette analyse est le maintien des inégalités sociales en matière de tabagisme, alors que les fumeurs les moins favorisés sont aussi nombreux que les autres à déclarer avoir envie d’arrêter de fumer. Ils sont, en revanche, moins nombreux à avoir recours à Internet pour arrêter de fumer.

Comme en 2010, les fumeurs de 15 à 24 ans sont les plus nombreux à déclarer avoir fait une tentative d’arrêt dans l’année.

Plusieurs hypothèses peuvent être faites pour expliquer ce résultat. D’une part, les jeunes fumeurs sont ceux pour qui l’habitude tabagique est la moins ancrée dans la vie quotidienne et l’addiction la moins installée. Il pourrait donc être plus facile pour eux de s’abstenir de fumer pendant une semaine.

D’autre part, les fumeurs plus âgés sont plus nombreux à réussir à arrêter de fumer de manière permanente et à devenir ex-fumeurs [8], ce qui pourrait être dû à une motivation plus forte pour arrêter de fumer, en lien, par exemple, avec une dégradation de l’état de santé. D’ailleurs, l’envie d’arrêter de fumer est de plus en plus importante à mesure que l’âge augmente. Or, l’indicateur sur les tentatives d’arrêt ne concerne que les fumeurs ayant essayé d’arrêter de fumer sans y parvenir(13).

Cela étant, les données du Baromètre santé 2010 indiquaient également que la mise à distance du risque fréquemment évoquée chez les adolescents, fait place dès l’âge de 20 ans à une crainte importante des maladies liées au tabac, qui s’avère même supérieure à celle déclarée au-delà de 30 ans [11].

Les résultats du Baromètre santé 2014 peuvent être mis en regard des données de vente en France métropolitaine analysées par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Les ventes de tabac ont fortement baissé en volume en 2013 par rapport à l’année précédente (- 6 %) et, au 1er semestre 2014, la tendance est identique (- 6,6 % par rapport au 1er semestre 2013) [12]. Cette baisse des ventes importante (- 10 % au total entre 2010 et 2013) n’est que partiellement confirmée par l’évolution des données de consommation des Baromètres santé.

D’autres analyses, non détaillées ici, montrent que la part des achats transfrontaliers lors du dernier achat de tabac est de 16,3 %, à un niveau relativement proche de celui observé en 2010 [13].

Parmi l’ensemble des 15-75 ans, 6,0 % déclarent utiliser la cigarette électronique (entre 2,6 et 3 millions d’individus), 2,9 % de manière quotidienne (entre 1,2 et 1,5 million d’individus) et 1,0 % sont des vapoteurs exclusifs (c’est-à-dire qu’ils ne fument pas ou plus de tabac). Même si les méthodologies d’enquête différentes ne permettent pas de comparer ces prévalences de façon rigoureuse, ces chiffres s’avèrent très proches de ceux obtenus dans l’enquête ETINCEL réalisée par l’OFDT fin 2013.

Il reste difficile de se prononcer sur l’impact de la cigarette électronique sur le comportement tabagique : la hausse de la proportion d’ex-fumeurs, parmi lesquels environ 400 000 sont des vapoteurs, sera-t-elle durable ? Quelle part d’entre eux recommencera à fumer après avoir arrêté un temps avec la cigarette électronique ? Une autre publication fera le point spécifiquement sur les caractéristiques d’usage et l’impact de la cigarette électronique sur le tabagisme, que ce soit sur l’arrêt du tabac ou l’initiation.

L’analyse des enquêtes Escapad et Espad menées en 2014 et 2015 par l’OFDT auprès des jeunes de 15 à 17 ans viendront compléter les résultats concernant le rôle de l’e-cigarette sur une éventuelle entrée dans le tabagisme qui, d’après ces premiers éléments, semble marginal à l’échelle de la population.

– Fin de citation