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Cigarette électronique : pas d’inquiétude immédiate sur ses effets à long terme

Mis à jour le 18/08/2020 à 12h06
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Il l’avait annoncé dès mercredi sur le réseau social Twitter, le professeur Riccardo Polosa présente aujourd’hui une nouvelle étude importante sur la cigarette électronique. C’était ce matin à l’occasion de l’Ecig Summit, le rendez-vous annuel des parties prenantes du vapotage à Londres.

Un suivi de trois ans et demi de vapoteurs qui n’avaient jamais fumé

Pendant trois ans et demi, le Professeur Riccardo Polosa a suivi des jeunes adultes vapoteurs qui n’avaient jamais fumé auparavant. Certes son échantillon est très petit mais ses conclusions sont encourageantes pour les utilisateurs de vaporisateurs sur le long terme. Il n’a décelé chez ces vapoteurs aucune altération ou diminution des fonctions respiratoires par rapport à un groupe d’adultes non fumeurs et qui n’avaient jamais vapoté. Il n’a pas davantage observé de modification de la tension artérielle ou de la fréquence cardiaque. Son étude (1) est publiée aujourd’hui dans la prestigieuse revue Nature, à l’occasion de l’EcigSummit de Londres.

« Malgré les inquiétudes pour la santé, notre étude montre pour la première fois que les vapoteurs au long cours, qui n’ont jamais fumé de leur vie, n’encourent aucun risque ».

Les vapoteurs – tous adultes, de plus de 18 ans – ont été recrutés parmi les clients réguliers d’une chaîne de magasins spécialisés. Les propriétaires avaient reçu pour instruction d’interroger leurs clients réguliers sur leurs antécédents de tabagisme et leurs habitudes d’utilisation de la cigarette électronique. 

Un protocole validé par le Comité de révision éthique de l’Université de Catane

Les vapoteurs qui n’avaient jamais fumé ou déclaré avoir fumé moins de cent cigarettes au cours de leur vie étaient considérés non-fumeurs et pris en considération pour intégrer l’étude. Ils devaient également être utilisateurs quotidiens d’e-cigarettes depuis plus de trois mois. Les participants avaient en moyenne de 29 ans, vapoteurs réguliers mais sans passé tabagique. Un profil rare qui permet de déterminer l’impact sanitaire propre au vapotage.

Le groupe témoin, qui sert de référentiel dans ce type d’étude, était quant à lui constitué de personnes travaillant dans le centre hospitalier où a été mené l’expérience. Les sujets ont été recrutés de juin à septembre 2013 et la collecte des données s’est terminée en mars 2017.

Pour la petite histoire…

Durant ces quatre années de suivi, aucun vapoteur n’a commencé à fumer tandis que deux ont arrêté de vapoter. Malheureusement, deux non-fumeurs initiaux ont commencé à fumer. A la lecture de cette étude importante, ils auraient été mieux inspirés pour leur santé et leur plaisir d’opter pour le vapotage.

Pour cette étude particulière, il est important de noter que le Comité de révision éthique de l’Université de Catane a approuvé le protocole de l’étude et que les sujets ont donné leur consentement éclairé avant de participer.

Aucun changement physiologique important n’a pu être décelé chez les vapoteurs

Au cours des visites de contrôle, qui avaient lieu le matin, les signes vitaux (pression artérielle, fréquence cardiaque, poids corporel) et les mesures de la fonction pulmonaire, des symptômes respiratoires et de l’inflammation des voies respiratoires étaient enregistrées. Les détails des produits utilisés ont également été consignés.

Aucun changement important n’a pu être décelé chez les vapoteurs au cours de la période d’observation ni à partir des données de référence (obtenues lors de la première visite) ni avec les sujets témoins. Aucun signe pathologique sur les poumons ni aucun symptôme respiratoire n’ont été signalé de façon constante dans le groupe des vapoteurs. Même les plus gros utilisateurs de CE n’ont pas réussi à démontrer l’existence de lésions pulmonaires émergentes, comme en témoignent les mesures physiologiques, cliniques ou inflammatoires.

Lire aussi : Vapoter ou utiliser des substituts nicotiniques pendant au moins six mois est beaucoup moins nocif pour la santé que fumer

Bien qu’il ne puisse être exclu que certains méfaits puissent survenir à des stades ultérieurs, cette étude n’a pas démontré de problèmes de santé associés à l’utilisation à long terme de la cigarette électronique, chez des utilisateurs adultes relativement jeunes et non-fumeurs.

Selon les auteurs de l’étude, même si la taille de l’échantillon est faible, ses résultats fournissent des indications sur l’utilisation à long terme des cigarettes électroniques. D’après eux, elle n’est pas susceptible de soulever de préoccupations de santé importantes pour la santé chez des utilisateurs relativement jeunes. Ils reconnaissent que d’autres études sur un échantillon plus large de sujets, avec et sans antécédents tabagiques, seraient néanmoins justifiées.

Pour compléter :

Les neuf vapoteurs au quotidien, consommaient en moyenne environ 4 ml de liquide par jour.

Une tomographie par ordinateur, autrement dit un scanner thoracique en coupe de haute résolution (HRCT) a été effectuée sur certains sujets de l’étude.

Les trois examens de santé sur les 42 mois du suivi comprenaient une procédure de spirométrie, faite par un technicien en « aveugle ». Sur les neuf vapoteurs, six utilisaient des liquides nicotinés. Certains sont passés de modèles simple (eGo style) à des mods plus avancés rechargeables et à paramètres réglables.

Les rejets de monoxyde de carbone et d’oxyde nitrique dans le souffle n’ont ni évolué, ni montré de différence notable avec le groupe témoin. Enfin, huit des neufs vapoteurs ont accepté de passer un scanner à haute définition des poumons (HRCT). Aucun signe préliminaire de BPCO, tels que des micronodules parenchymales ou un emphysème, n’a été observé. « Aucune anomalie structurelle significative n’a pu être identifiée au scanner HRCT », soulignent les auteurs.


  (1) Riccardo Polosa, Fabio Cibella, Pasquale Caponnetto, Marilena Maglia, Umberto Prosperini, Cristina Russo, Donald Tashkin. Health impact of E-cigarettes: a prospective 3.5-year study of regular daily users who have never smoked. Scientific Reports | 7: 13825 | DOI:10.1038/s41598-017-14043-2

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