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Robert Molimard, bilan de la vape en 2015 : un dénigrement systématique

Mis à jour le 10/01/2020 à 18h39
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Nous avons invité des personnalités de la vape et de la réduction des risques à exprimer dans nos colonnes leur vision de la cigarette électronique à travers un bilan de l’année écoulée. Robert Molimard, professeur honoraire à la Faculté de Médecine Paris-Sud, ex-Président Fondateur de la Société de Tabacologie est l’un des pionniers de la tabacologie en France. Il revient sur le dénigrement systématique du vaporisateur qui malheureusement, constate-t-il, porte ses fruits.

Calomniez… calomniez…

Robert-MollimardLes adversaires du vaporiseur ne désarment pas, de façon oblique et “scientifique“. Un article récent venant des USA, accuse la e-cig de diminuer les résistances aux infections. Les victimes étaient 20 souris, exposées à de la vapeur de liquides contenant ou non du menthol, mais tous à teneurs fortes en nicotine (1,8mg), jusqu’à arriver aux taux de cotinine plasmatique d’un fumeur ou d’un vapoteur, dits de l’ordre de 300 ng/ml.

Ces valeurs sont invraisemblables, toutes les données publiées donnant chez les grands fumeurs une moyenne dix fois plus faible de 30ng/ml, au maximum 80 ng/ml, et beaucoup moins chez les vapoteurs, même avec les vaporisateurs de dernière génération (20 ng/ml).

La nicotine vaporisée est beaucoup plus irritante que la nicotine de la fumée de cigarette, dissoute dans les goudrons, ce qui protège la muqueuse de son agressivité.

Les souris sont infectées par le bacille de la pneumonie et le virus de la grippe. Un véritable arsenal (11 chercheurs, appareils sophistiqués) ne peut masquer l’indigence du protocole expérimental, et arrive à montrer une diminution de la résistance à l’infection, liée à irritation bronchique … comparable à celle de la fumée de cigarettes!

En fait, la nicotine vaporisée est beaucoup plus irritante que la nicotine de la fumée de cigarette, qui est dissoute dans les goudrons, ce qui protège la muqueuse de son agressivité. Cela pourrait partiellement expliquer le “hit“, mais aussi que les vapoteurs aient tendance à diminuer la concentration de leurs e-liquides.

Ces campagnes de dénigrement de la e-cig sont hélas bien orchestrées et efficaces.

Jamais les auteurs n’abordent ce point. Mais ils arrivent à la conclusion scandaleuse que les fumeurs souffrant de bronchite chronique qui passent à la e-cig “pourraient ne pas bénéficier d’une amélioration substantielle de la progression de leur maladie“. Plutôt donc continuer à fumer qu’affronter les risques du vapotage!

L’Homme n’est pas une souris. Ces campagnes de dénigrement de la e-cig sont hélas bien orchestrées et efficaces. C’est ce qui ressort du rapport Special Eurobarometer 429 [ndlr: Lire l’analyse de K. Farsalinos à ce sujet], demandé par la Commission Européenne, sur l’attitude des européens face au tabagisme et à la cigarette électronique (voir mon analyse)

On comprend très mal les décisions européennes l’assimilant aux produits du tabac, qui visent à en limiter la diffusion, au détriment de la santé des fumeurs. Dans le même temps, une campagne injustifiée sur sa toxicité éventuelle porte ses fruits.

Ainsi, 52% la considèrent dangereuse pour la santé, soit en Europe un accroissement de +25% de cette opinion depuis 2012. En Suède ils sont 68% (+45%) et en France 60% (+34%).

Calomniez…


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