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Pas de substances cancérigènes ou de particules métalliques dans certaines cigarettes électroniques

Mis à jour le 3/05/2017 à 17h27
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Une étude en laboratoire a montré qu’il n’y avait pas de substances cancérigènes ou de particules métalliques dans les cigarettes électroniques de dernière génération, ce qui suggère qu’une e-cigarette comportant de très faibles risques pour la santé est possible d’un point de vue purement technologique.

Toc, toc, toc. Qui est là ?

Le géant du tabac R. J. Reynolds a lancé la commercialisation de son modèle d'e-cigarette "Vuse" en 2013 aux États-Unis.

Le géant du tabac R. J. Reynolds a lancé la commercialisation de son modèle d’e-cigarette “Vuse” en 2013 aux États-Unis.

Bonne nouvelle pour les vapoteurs, une nouvelle étude prouve l’innocuité relative de la cigarette électronique sauf qu’il peut y avoir une ombre au tableau, et pas des moindres, celle de Big Tobacco. Le Docteur Farsalinos avait vu juste lors de son intervention à l’une des conférences que j’avais animée pour le salon Vapexpo : les industriels du tabac savent très bien jouer de l’éprouvette quand il s’agit de rendre une bonne copie à l’examen.

Alors que l’Union européenne a annoncé vouloir renforcer les mesures de contrôle et les exigences de fabrication pour les produits de la vape d’ici 2016, le chercheur préféré des vapoteurs internationaux avait mis en garde les acteurs de l’ecig en pointant directement du doigt les représentants de Joyetech, Kangertech et Dekang. Pour lui cela ne fait aucun doute, il fallait commencer HIER les études d’analyse de vapeur. Les grands fabricants de tabac eux, n’ont pas attendu pour le faire et sont bien partis pour souffler le marché à de nombreuses entreprises actuellement en activité dans le secteur.

Michael Siegel (Université de Boston, Etats-Unis) dont on a l’habitude de parler ici, nous offre un résumé de cette nouvelle étude et nous éclaire par la même occasion de ses propres conclusions sur ce sujet.

Aucun élément cancérigène ou métallique pour la marque VUSE


Propos de M. Siegel

Une étude en laboratoire présentée la semaine dernière lors de la réunion annuelle de la Société de toxicologie a offert d’importantes nouvelles preuves que les cigarettes électroniques ont le potentiel de délivrer de la nicotine avec un degré élevé de sécurité relative. Plus précisément, cette étude rapporte que les cigarettes électroniques de haute technologie (VUSE) libèrent un aérosol qui ne contient aucun élément cancérigène ou métallique qui suscite des craintes sur plusieurs autres marques d’e-cigarettes.

(Voir: Theophilus EH, et al. VUSE electronic cigarette aerosol characterization (poster). Presented at the Annual Meeting of the Society of Toxicology, March 24-27, 2014.)

Dans cette étude, les chercheurs du fabricant de cigarettes R. J. Reynolds et les laboratoires d’Eurofins-Lancaster à Winston –Salem, ont examiné les composés présents dans l’aérosol produit par les cigarettes électroniques VUSE. Une des préoccupations majeures était une série d’éléments cancérigènes, métalliques et volatiles présents dans des études antérieures sur différentes marques d’e-cigarettes. Cette étude a fait le profil des éléments contenus dans l’aérosol des cigarettes VUSE grâce à la chromatographie.

Les composés suivants furent particulièrement examinés :

  • Les nitrosamines spécifiques au tabac
  • Les carbonyles
  • Les métaux
  • Les composés organiques volatiles
  • Les amines polyaromatiques
  • Les hydrocarbones polyaromatiques

Résultats

L’étude a établi qu’aucun des composés ci-dessus n’a été détecté : tous étaient inférieurs à la limite de détection ou au seuil de quantification des méthodes utilisées en laboratoire. A l’inverse, la plupart de ces composés furent détectés dans les cigarettes de tabac.

L’étude conclut que la composition de l’aérosol VUSE est bien moins complexe que celle de la fumée de tabac, que les principaux composés détectés sont bien ceux que l’on attendait (à savoir ceux présents dans les e-liquides) et qu’aucune des substances toxiques source d’inquiétude n’a été détectée dans l’aérosol de cigarettes électroniques ;

Cette recherche est importante car elle suggère qu’il est possible d’un point de vue technologique de créer une cigarette électronique qui délivre de la nicotine avec un excipient mais essentiellement sans autre substance toxique ou cancérigène.

La manière dont R. J. Reynolds parvient à ne pas produire du propylène glycol par hydrolyse n’est pas clairement défini. Peut-être est-ce lié à la qualité du mécanisme chauffant et/ou à la régulation de la température. -M. Siegel

Le fait de ne pas avoir de contamination de particules métalliques pourrait simplement être lié à la qualité du processus de fabrication. Dans tous les cas, il s’agit d’une étude importante car elle montre que les cigarettes électroniques pourraient éventuellement être le produit de sevrage tabagique le plus important à l’avenir.

Bien entendu, il ne s’agit que de l’étude d’une seule marque de cigarettes électroniques. Mais elle montre ce qui est possible d’un point de vue technologique. J’estime qu’une des priorités de la FDA dans la règlementation de ce produit devrait être de découvrir et d’articuler les processus de fabrications spécifiques ou les étapes qui permettent à la nicotine d’être aussi propre que celle que VUSE semble délivrer. Des garanties de qualité et des normes de contrôle de la qualité devraient être au centre de la règlementation de la FDA sur les cigarettes électroniques plutôt que de sévèrement règlementer ces dispositifs comme c’est le cas avec les cigarettes de tabac.

Alors que nous ne connaissons toujours pas les effets d’une inhalation à long terme du propylène glycol, cette étude suggère que mise à part la nicotine, la cigarette électronique VUSE pose un risque minime pour la santé. Bien entendu, ces recherches permettent de confirmer que la VUSE est bien plus sûre que les cigarettes de tabac.
Il est également important de noter que d’après cette étude, il est peu probable que l’exposition passive aux cigarettes électroniques VUSE pose des risques importants pour la santé.

Ces recherches devraient pousser les professionnels de la lutte antitabac à accueillir à bras ouverts les cigarettes électroniques comme un dispositif prometteur pouvant modifier de manière permanente la nature de l’espace dédié aux produits de tabac combustible, sauvant potentiellement plus de vies que tout autre produit de sevrage tabagique. Le chemin est encore long mais adopter ces produits et s’engager à utiliser nos ressources publiques et des politiques adéquates pour maximiser les avantages tout en minimisant les risques que posent ces produits est déjà une première étape.


Fin des propos de M. Siegel

Mais que fait l’industrie de la vape ?

La question maintenant est de savoir ce que font Kangertech, Innokin, Joyetech, Aspire, Smoktech, Vision, iSmoka, Kamry, VapeOnly, etc. Avec les millions de dollars engrangés depuis 3 ans aucun n’a été capable de financer des études similaires. L’euphorie financière dans laquelle la plupart des professionnels baignent en ce moment risque bien vite de s’estomper, laissant place à la douche froide pour un réveil sans grande douceur.

Le mouvement EFVI en est bien conscient, si personne ne se mobilise maintenant c’est l’industrie du tabac qui va gagner. Messieurs les professionnels à vos chéquiers, amis vapoteurs à vos cartes d’identité !

Mise à jour 15h47 : Le Monde publie un article à propos de la mise en place d’une Commission des produits de la Vape, en coordination avec l’AFNOR et la FIVAPE. Cette initiative avait été présentée lors d’une conférence au salon Vapexpo de mars 2014. Une très bonne initiative que nous saluons bien évidemment.