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La cigarette électronique : aussi mauvaise que la cigarette

Mis à jour le 21/09/2022 à 19h01
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La cigarette électronique est en train de se faire digérer par la pensée sociale ... avec une certaine odeur de brulé.

La cigarette électronique est en train de se faire digérer par la pensée sociale … avec une certaine odeur de brulé.

Je pense toujours aux livres de Jean-Marie Gourio quand je commence à écrire un article inspiré d’une conversation dans un bar, ce que l’auteur appelle une brève de comptoir.

Au delà d’être souvent hilarantes, ces brèves de comptoir ont la particularité de refléter une certaine opinion populaire, c’est pourquoi je vous fait part aujourd’hui d’une histoire capturée cette semaine dans un bar à vin de ma ville. Attention il ne s’agit pas du discours de l’ivrogne ou celui d’une fin de soirée bière, loin de là.

Rencontre du troisième type

Le type a la cinquantaine, est actif et parle avec beaucoup de culture de ses différents voyages et de sa passion pour les bateaux. C’est en me voyant sortir mon ecig que l’on a abordé naturellement le sujet de la cigarette électronique.

Le verre de vin que nous buvions tranquillement à l’intérieur, en contraste avec le froid glacial qui régnait dehors, a sans doute joué son rôle dans l’énergie que cette personne a déployée pour s’intéresser à mon appareil. La clope se faisait désirée, elle pesait dans l’air humide du bar, ventilé à quelques reprises par les allées et venues des fumeurs courageux, assez amoureux de leur cigarette pour défier coûte que coûte le temps hostile qui sévissait dehors.

Mon interlocuteur suivait du regard les nuages de vapeur comme un agriculteur dans son champ regarde passer un train en direction de la capitale. C’est quand ses yeux se sont reconcentrés sur l’origine du nuage qu’il m’a lancé :

– Et ça marche ça ? Je veux dire, tu ne fumes plus du tout ?

J’ai bien sûr expliqué toute mon histoire avec le tabac, mes trentaines de cigarettes par jour, mes tentatives d’arrêt angoissantes, et puis l’ecig qui m’a sauvé de cette sombre dépendance.

J’ai fais exprès de ne pas rentrer dans les détails techniques pour savoir ce que lui en pensait. J’étais très curieux de comprendre comment l’information aujourd’hui lui était parvenue et quelles en étaient sa forme et sa nature.

D’après ce que j’ai entendu, c’est encore plus dangereux qu’une cigarette.

Je lui demande alors pourquoi ? Il me répond :

Parce que dedans, il y a plein de produits chimiques, dont on ne connaît même pas l’effet sur la santé.

Comment un type si cultivé, d’un niveau d’éducation supérieur, peut-il avoir une vision si restreinte de la cigarette électronique ?

Se faire une idée est un besoin

Il n’a pas su me dire dans quels journaux ou quels programmes télévisuels il avait pu obtenir de telles informations, mais la réponse est pour moi toute trouvée. Le mot clef pour expliquer ce genre de pensée est pour moi un concept de psychologie sociale que j’ai appris à l’université : la représentation sociale.

Sans vous baratiner avec les quelques bribes qu’il me reste de ce passé universitaire, les représentations sociales sont décrites en 1961 par Serge Moscovici comme une forme de pensée sociale. La construction des représentations sociales s’opère quand un objet nouveau et complexe vient s’inviter dans la vie de tous les jours. Il faut alors le maitriser, lui donner un nom et surtout l’expliquer.

Pour cela on se sert de références connues, tirées d’un objet généralement similaire, puis on le transforme en le simplifiant. Ces procédés psychologiques appelés objectivation et ancrage par son auteur, sont pour moi bel et bien en train de se produire avec nos petits vaporisateurs personnels.

Nous sommes dans une période où l’objet est là, devant nous, sans en comprendre véritablement sa nature. Il est très intéressant de remarquer que beaucoup de propriétés de la cigarette sont transposées dans la cigarette électronique.

La manne de l’Etat, les secrets des industriels du tabac, le flou scientifique, le discours du docteur, la dangerosité, l’inconnue sur le long terme, l’interdit, la drogue … sont autant de concepts que j’aurais adoré étudier dans le cadre de mes études. Manque de bol pour moi c’est un peu tard, j’ai quitté les pelouses de l’université il y a bien longtemps, mais si des étudiants en psychologie sociale lisent ce billet, je pense que nous avons aujourd’hui dans notre société les ingrédients parfaits pour mettre en lumière des processus psychologiques sociaux très marqués.

Si de la matière grise passe par là, je suis preneur … sur ce, bonne vape et bon week-end à toutes et à tous.

10 réponses à “La cigarette électronique : aussi mauvaise que la cigarette”

  1. Je n’ai pas fait de socio, mais les comportements que j’ai pu observer m’ont rappelé une formation
    en communication et notamment la théorie des 4 cerveaux.

    Cette réaction négative à la e-cig fait appel à la peur de l’inconnue qui se contente du moindre indice qui la justifie: J’ai entendu dire que….. Elle est à l’opposé d’un comportement basée sur une analyse risque/bénéfice. Le commentaire compte plus que les faits.

    La culture joue également un rôle, mais sans relation avec cet aspect.

    Un spécialiste en analyse comportementale ?

    Bon WE à tous les vapoteurs

  2. yotraxx dit :

    purée… Et en plus tu es psychologue…

    C’est tout à fait ça: J’ai vécu à peu près la même situation il y quelques jours ->

    Deux gars à côté de moi, me voyant vaper:
    Mec 1 – “Nan, mais c’est hyper dangereux ce truc: ça sert juste à se sevrer, et après tu reprends X2 les clopes, c’est grave !”
    Mec 2 – “Ben ouais ! en plus il parait qu’il y a du propylène d’essence dedans ! (SIIIIIC)
    – MEC 1: (s’adressant à moi, qui n’avait rien demandé mais qui avait entendu la conversation): “ça ne vous rend pas malade de fumer ça ?? (avec insistance)”
    – Moi: “Non”
    – Mec 1: “Mouais, moi j’ai entendu dire que ça donnais le cancer votre machin, je préfere encore fumer mes gitanes !!”…

    🙁

    Pas glop, pas eu l’énergie de répondre à “ça” pour le coup, et pas l’envie non plus…chacun fait ce qu’il veut finalement…

  3. Romuald dit :

    ca me rappel une petite histoire qui m’as un peu dépité, mais que j’ai clôture sur une note d’humour :

    un soir alors que je fumais ma E-cig dehors, je prends toujours l’habitude d’aller dehors pour vapoter (…), j’étais donc a un loto pour passer la soirée (sait on jamais, je peux aussi gagner le gros lot 😀 ) et une femme me voyant vapoter, me sors tout un tas de c..;, ooopps pardon bêtises au sujet de la e-cig, je réponds a toutes ces questions, gentillement, puis viens le moment ou elle me dit une phrases similaire pour yotraxx a propos du propylène d’essence (…), j’explique toujours gentillement que ces idées sont fausses, puis au bout d’un moment elle me sort : essence ou nicotine j’ai fait mon choix et dans votre état vous devriez faire plus attention !!!! (je précise que je suis paraplégique en fauteuil roulant …

    je suis resté un peu con (pardonnez moi le mot) et en manque d’arguments, c’est juste au moment ou je décide de repartir a ma place que je regarde cette personne et lui réponds, “pour ma part, madame, j’avoue que pour mon fauteuil le propylène d’essence, comme vous dites, m’aide plus a faire avancer le fauteuil que la nicotine … je vous explique pas ca tête !!!

    enfin bref tout ca pour dire que la conneries humaine n’as décidément pas de limite …..

  4. james dunworth dit :

    I’ve had the same experience, Ghyslain. It’s very frustrating.

  5. Dadou70s dit :

    J entends trop souvent au taff de la part de fumeurs ” oulala ce produit on sait pas ce qu il y dedans”. Je réponds simplement que dans la cigarette , la on sait…

  6. Il y a en effet beaucoup à dire sur le sujet.
    Tant qu’il n’y a pas de réelles études sérieuses sur le sujet confirmant ou non l’innocuité des produits vapotés, il y a peu de chances que le grand public soit correctement informé. Ce qui me fait dire que les vapoteurs les plus convaincus devraient aussi modérer le prosélytisme qu’il font envers la cigarette électronique car ils n’en savent pas plus que les autres. Même quand ces études existeront cela n’empêchera pas de toutes façons l’ignorance, la méfiance et toutes sortes d’inquiétudes envers cette forme de consommation de la nicotine. Il n’y a qu’a voir simplement l’approche et la perception différente de chacun envers l’alcool et le cannabis par exemple.
    N’oublions pas également que des intérêts financiers gigantesques sont derrières tout ça et la désinformation est une des armes à leur disposition.

    La dépendance envers la cigarette électronique sera toujours mal perçue par les individus “sains”.
    Quand aux fumeurs (de plus en plus isolés dans leur dépendance) un vapoteur est un “traître” qui quitte la “communauté”. Ce sentiment renforce un peu plus leur isolement.

    Pour ma part cette expérience personnelle me fait prendre la réel mesure de ma dépendance et des effets néfastes du tabac sur ma santé. La vapote me permet de m’en éloigner et je constate la différence et les avantages de cette autre forme de consommation de la nicotine. Car ce qui est certain c’est que pour moi cette dépendance à la nicotine existe belle et bien et est loin d’être résolue.

    • Ma Cigarette dit :

      Oui, ceci étant il faut s’entendre sur les études sérieuses, car quand même, il y en a. Je pense notamment aux études de toxicité cellulaire, d’analyse cardiaque, d’analyse des composés organiques volatiles et aux différentes enquêtes de consommateurs déjà réalisées. Certes on doit être loin du niveau requis par une AMM, mais les preuves qui montrent que la cigarette électronique est une méthode de réduction des risques pour le fumeur sont assez claires et le corps scientifique est d’accord sur ce sujet.

      Je pense que l’esprit communautaire est un élément très important, c’est grâce à lui que la cigarette électronique est aujourd’hui si répandue. La désinformation se combat en groupe, si les gens ne parlent pas entre eux, l’information reste bloquée sur les plateaux de TF1.

  7. Didier dit :

    Au début j’ai eu un peut peur, la cinquantaine passionné de bateaux et de voyages j’ai cru que tu parlais de moi 😉 bien que je sois depuis quelques mois dans la soixantaine, mais bon !

    Pour être plus sérieux, mes cours de philo et de sociologie sont surement dépassé, mais de tous temps l’humain à eu besoin, pour se rassurer d’expliquer la dangerosité des nouvelles technologie.

    On ne peut cependant pas parler ici ni d’inculture ou d’intelligence. Des exemples nombreux parle de ce sujet, je me souviens par exemple d’une thèse défendu bec et ongles par les éminences grises de l’époque contre le chemin de fer. ( tient encore de la vapeur ^^)

    La dangerosité de cette machine devait conduire immanquablement les “voyageurs” à une mort fatale, le corps humain ne pouvant selon eux supporter de telles vitesses sans dommages. On envisageais même à l’époque un risque d’éclatement du corps une fois franchis les 80/100 km/h.

    Si cela fait sourire aujourd’hui, Il ne faut pas oublier que l’un des plus ardents défenseurs de cette théorie était le grand Pasteur lui même. Comme quoi la bêtise engendré par l’inconnue peut faire dire bien des contre vérités même aux meilleurs d’entre nous !

    La morale de tout ça, c’est qu’on ne parle jamais aussi bien que des choses qu’on a sois même essayé et avec le recul nécessaire. Pour faire court, laissons parler les incrédules et ignorants de tout poils sans essayer de les convaincre à tout prix. L’avenir c’est nous, le temps nous donnera raison j’en prend le pari !