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Interdiction de la publicité pour l’e-cigarette : 5 médias spécialisés témoignent

Mis à jour le 4/05/2015 à 9h35
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L’article 5 sexies du projet de loi Santé (adopté le mois dernier à l’Assemblée nationale) prévoit une modification de l’article L. 3511‑3 du code la santé publique en élargissant l’interdiction de la publicité, ou de la propagande directe ou indirecte en faveur des produits du tabac, aux dispositifs électroniques de vapotage. Nous avons demandé à cinq médias spécialisés de s’exprimer sur le sujet.

Magali Egler, e-cig magazine

La viabilité de nombreux supports d’information dépend de la publicité. L’interdiction va donc remettre en question le modèle économique, voire l’existence, des médias spécialisés et accessibles à tous. Or, seuls ces derniers – qu’ils soient reviewers, bloggeurs, boutiques en ligne, presse, web tv – sont à même de jouer un rôle de « garde-fou » face à la désinformation relayée et entretenue par les médias grand public.

Certes nous devrions souffrir économiquement de cette interdiction, mais ce sont les vapoteurs et surtout les fumeurs (et leurs proches) qui seront à terme les principales victimes. En les privant d’un accès facile à une information précieuse pour leur santé, nos législateurs ont une nouvelle fois fait preuve d’une grande légèreté en matière de santé publique. Mais nous ne baissons pas les bras pour autant, n’est-ce-pas ?

N’oublions pas que la vape s’est développée par le bouche à oreille et grâce à la solidarité de la communauté. Les nouvelles donnes sont un obstacle à son développement mais le mouvement est bien lancé… et il ne sera pas si facile de l’arrêter.

Sébastien Béziau, Vap’you

Si l’amendement consiste réellement à interdire toute communication sur la vape, au-delà de la publicité, on se retrouverait alors au moyen âge. Inquisition, chasse aux sorcières, mise à l’index… Je ne vois pas comment cela pourrait être mis en œuvre ? D’autant plus pour Vap’you (blog ou papier) qui n’a aucun partenaire, qui ne présente aucun matériel, ni liquide, bref, aucune pub directe.

Je ne fais que parler de « vape » en termes de concept, de faits et tout ce qui va autour : point de vue sanitaire, réglementaire et « politique »… Pour ne pas dire de « salubrité publique » face aux hérésies de nos gouvernants et aux discours parasites et irresponsables de nombreux médias qui ne prennent pas la peine de creuser vraiment le sujet.

Il y a sur Internet des sites de buralistes, des clubs de fumeurs de cigares, des publications sur le tabac qui s’adressent aux députés, donc, même si il y a des restrictions sur la pub, la vape conservera ses médias (web ou papier ;-). J’en suis convaincu et je me battrai pour !

Olivier Laurelli, Vape.li

A ce jour, on ne sait pas ce que les décrets nous réservent, ni la lecture d’un juge, en cas de flou sur l’application au net, que cette interdiction de publicité pourrait avoir.

L’interdiction de publicité pour les vrais produits du tabac n’empêche pas des amateurs de cigare de tenir des blogs spécialisés. Si les medias de vape venaient à être attaqués, ce serait donc une escalade hallucinante.

Ce qui m’inquiète le plus concernant le cadre législatif en général, c’est que d’autres loi qui poussent dans l’ombre de la loi de santé et de la TPD vont donner des moyens techniques de blocage/filtrage en se passant d’un juge. Pour le moment, le législateur n’a pas étendu l’utilisation de ces mesures d’exceptions à ces questions, les réservant au terrorisme, à la préservation des intérêts économiques et scientifiques etc… mais ce n’est probablement qu’une question de temps.

Pour la vape, en ce qui me concerne, je me plierai à la loi, et je retournerai à mes activités autour de presse, de confidentialité et défense des libertés sur Internet. Le problème que nous avons aujourd’hui est bien plus global, la menace qui plane sur la vape n’est qu’un épiphénomène. Concernant la vape exclusivement, j’utiliserai les outils que j’utilise au quotidien pour continuer à échanger avec des amateurs, je ne ferai plus de diffusion publique, je n’irai pas m’héberger en Ukraine ni même ne ferai tourner vape.li en service caché tor.

Nicolas Kleinprinz, Vapor Gate

Nous vivons dans un monde où Nabilla, pourtant mise en examen pour tentative d’homicide volontaire, peut se permettre de quitter le territoire français et braver les interdictions qui lui sont faites. Dans un monde où une solution, peut-être partielle, mais une solution (!) existe contre le fléau que représente le tabac mais contre laquelle les autorités de notre pays se battent ouvertement et farouchement en niant les millions de gens qui en bénéficient et qui pourraient en bénéficier.

C’est de la responsabilité de chacun de réagir comme il le peut. Pour notre part nous ne faisons qu’un constat concernant les interdictions qui vont nous être faites et nous essayerons de les braver dans la limite de nos moyens pour continuer d’informer. Après tout, ça sauve des vies et nous pensons qu’une seule d’entre elles mérite de tenir bon ! Surtout quand on pense que cette loi est injuste !

Dominique Aubert, La Chaine de la Vape

J’aime la publicité, elle fait maintenant partie intégrante de notre culture, pour le pire ou le meilleur. Le principal alibi avancé par nos élus serait qu’il faille protéger nos jeunes de l’attrait dangereux de la cigarette électronique qui serait une passerelle directe vers le tabagisme. Protéger les jeunes d’un produit qui les pousserait à en consommer un autre, dangereux pour leur santé physique ou mentale.

Comparons l’interdiction de la publicité de la cigarette électronique avec les publicités autorisées. Sont par exemple autorisées les publicités ou promotions pour l’alcool : 50 000 morts par an. Certaines de ces pubs ciblent directement les jeunes. Les produits alimentaires ou de restauration rapide : 30 % des cancers seraient dus à la “malbouffe”. Huit millions d’obèses. Les jeux d’argents, les régimes express, les produits courants reconnus dangereux ou le camion diesel qui passe en bas de chez vous. Les armes : la publicité est autorisée dans des magazines grand public que l’on trouve en kiosque, comme Cibles, Action, etc..

Toutes ces publicités ont leur public, certaines sont belles, intéressantes, artistiques. Les lois doivent être cohérentes; si l’ont craint que la publicité pour la cigarette électronique n’influence les jeunes vers un produit dangereux et addictif (le tabac), la pub pour l’alcool ne va elle pas les envoyer vers l’alcoolisme, le burger vers l’obésité, les jeux d’argent vers la misère ?

La grande partie des adolescents sont responsables, influençables certes, mais responsables et jamais une interdiction n’a empêché un jeune de l’expérimenter. Souvenez-vous ! Vous aussi avez été adolescent.

114 études sur la cigarette électronique démontrent ses bénéfices sur le tabac. Les fabricants Français responsables, sont les premiers dans le monde à s’être imposés le bouchon de sécurité enfant et avoir mis en place de façon volontaire des normes de sécurité (AFNOR). Aujourd’hui, une grande majorité du corps médical souligne le grand intérêt du vaporisateur personnel dans le sevrage tabagique. Malgré toutes ces évidences, nos élus décident l’interdiction de toute promotion de cette révolution historique dans le combat du tabagisme. À qui profite le crime ?