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Alors que l’e-cigarette ralentit le tabac augmente. Coïncidence ?

Mis à jour le 10/09/2015 à 15h19
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Des études alarmantes aussitôt réfutées, des incidents montés en épingle, des craintes démenties par les chiffres, l’e-cigarette aura été la cible de bien des attaques ces derniers mois. L’intérêt des fumeurs pour le dispositif de réduction des risques semble s’affaiblir alors que la consommation de tabac repart à la hausse.

Cigarette électronique :  tapage médiatique et politique confuse, les fumeurs lui préfèrent le tabac

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“Santé : les ventes de cigarettes en hausse, une première depuis 2009” titre Le Parisien dans un article du 9 juillet 2015

Alors que le Sénat termine aujourd’hui ses consultations sur le Plan de santé, la presse revient sur les mauvais chiffres du tabac publiés par l’OFDT en avril 2015 et par la Commission européenne dans son dernier Eurobaromètre. Le Parisien consacre aujourd’hui un dossier dans son édition papier.

La consommation de tabac qui était en diminution constante depuis 2009 en France est repartie à la hausse en mars 2015 avec une augmentation de 7% des ventes de cigarettes et 12% du tabac à rouler par rapport au mois de mars 2014. Sur le marché de l’e-cigarette, on constate que de nombreuses boutiques spécialisées ferment. L’auto-régulation d’un marché qui avait connu ces deux dernières années une croissance exponentielle ne suffirait pas à expliquer les difficultés actuelles.

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Interrogé par Le Parisien, Brice Lepoutre, président de l’Aiduce incrimine “toutes ces pseudo-études affirmant (…) que l’e-cigarette serait plus cancérigène que le tabac ». Situation absurde selon Bertrand Dautzenberg qui rappelle que l’e-cigarette “n’est pas plus toxique qu’un inhalateur de nicotine vendu en pharmacie ». Philippe Presles, tabacologue, surenchérit, il passe “désormais un quart d’heure à convaincre les hésitants, là où quelques minutes suffisaient il y a un an.”

Brice Lepoutre dénonce « le brouillage du discours politique  qui assimile vapoteur et fumeur dans le même dénigrement social ». Comme l’interdiction de vapoter dans les lieux publics inscrite au plan de lutte contre le tabagisme ou «lorsque la ministre annonce l’imminence de l’interdiction au bureau… qui ne sera pourtant légale qu’une fois le plan adopté ! ». « Cela pousse à reprendre le tabac : l’effet d’une cigarette dure une heure, trois bouffées d’e-cigarette, un quart d’heure… »

Selon l’Aiduce dans les entreprises qui ont déjà banni l’e-cigarette, 50 % de ceux qui ne fumaient plus grâce à l’e-cigarette ont repris le tabac.

A propos des futures mesures politiques

La lutte contre le tabac était annoncé comme l’un des axes prioritaires du troisième plan Cancer annoncé par François Hollande en février 2014. Il a confié à Marisol Touraine, ministre de la santé la préparation du “plan national de réduction du tabagisme” (PNRT).

Présenté en septembre 2014 et finalement intégré à la loi de santé, les mesures phares ont été adoptées par l’Assemblée nationale en avril 2015. Le projet de loi sera discuté au Sénat le 8 septembre 2015, l’adoption finale pourrait intervenir vers le mois de décembre et elle ne sera effective avant 2016.

Rappelons qu’en France, selon les chiffres de l’INPES, 400.000 personnes ont arrêté de fumer en optant pour le vapotage. Ils seraient 6 millions en Europe selon l’eurobaromètre 2015. Au seul Royaume Uni  ASH a recensé 1,1 million d’anciens fumeurs qui ont mis un terme à leur tabagisme grâce à la cigarette électronique. Le gouvernement britannique a fait savoir qu’il ne votera pas de loi pour interdire le vapotage dans les lieux publics, cette décision restera locale. La publicité est encadrée par un code de bonne conduite.


Pour aller plus loin : sur la désinformation