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1er Sommet de la vape : l’Académie nationale de médecine lève ses derniers doutes

Mis à jour le 28/11/2016 à 13h23
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Dans ce troisième et dernier volet de notre dossier consacré aux intervenants du 1er Sommet de la vape, fr.vapingpost.com zoome sur les positions de l’Académie nationale de médecine (ANM), représentée ce jour-là par Gérard Dubois, professeur de santé publique et président de la commission addictions de l’ANM. Si cette dernière jugeait déjà la cigarette électronique moins nocive que la cigarette traditionnelle avant le Sommet, l’absence d’effet passerelle vers le tabac chez les jeunes démontrée par l’étude de Paris Sans Tabac, l’a renforcée dans ses convictions.

Gerard-Dubois-ANM-Sommet-VapePour resituer rapidement ce qu’est l’ANM, rappelons que cette vénérable institution est issue de l’Académie nationale de médecine fondée en 1731, à partir de l’Académie royale de chirurgie. Elle fut intégrée en 1820 dans l’Académie royale de médecine. L’ANM porte son nom actuel depuis 1947 et compte depuis sa création onze membre nationaux lauréats du prix Nobel.

« La cigarette électronique vaut largement mieux que la cigarette tabac »

Concernant l’e-cigarette, l’ANM reconnait ses vertus depuis plusieurs années, tout en demandant des études supplémentaires. En octobre 2013, elle déclarait publiquement que le vaporisateur personnel était une alternative à la cigarette classique car sans goudron ni particules solides, ce qu’elle a acté dans son rapport publié en mars 2015.

« L’Académie de médecine a voté un rapport qui est très clair. La cigarette électronique vaut largement mieux que la cigarette tabac, qui tue la moitié de ses consommateurs, donc on ne peut pas trouver pire en matière de produit de consommation dite courante. La cigarette électronique ne contient pas de goudron, elle ne brûle pas, donc ne dégage pas de dioxyde de carbone » a réitéré lundi Gérard Dubois, lors du 1er Sommet de la vape.

« Une ringardisation du tabac »

Cependant, l’Académie maintenait de grosses réserves, notamment au sujet de « l’initiation des jeunes à la nicotine », redoutant un éventuel effet passerelle vers le tabac. L’étude publiée par Paris Sans Tabac, présentée à l’occasion du sommet, a levé les derniers doutes de l’ANM concernant le rôle que peut jouer la cigarette électronique dans la réduction des risques. « L’une de nos inquiétudes est l’initiation au tabac des jeunes par la cigarette électronique. Très clairement, les études en France et en Angleterre montrent l’inverse. Une étude menée chez les collégiens parisiens constate plutôt l’effet inverse, on peut analyser ça comme une ringardisation du tabac par la cigarette électronique » indiquait Gérard Dubois.

Quant à promouvoir l’e-cigarette en tant qu’outil de réduction, Gérard Dubois affirme que « C’est un produit intéressant pour les fumeurs qui cherchent des solutions pour arrêter. La cigarette électronique a prouvé qu’elle pouvait mener à arrêter le tabac. Et si on peut donner un conseil, il vaut mieux arrêter complètement la cigarette classique pour bénéficier de gains en terme de santé. »

Publicité limitée au lieu de vente

Pour autant, l’ANM se prononce en faveur de la limitation de la publicité liée à l’e-cigarette. « Elle doit se faire sur le lieu de vente, ça nous parait suffisant » détaille Gérard Dubois. « On est opposé à la publicité sur les grands médias, ce qui se passe en ce moment et qui nous parait inacceptable. » ajoute-t-il en visant particulièrement les publicités des produits commercialisés par Big Tobacco.
Concernant les forums et les reviewers, la réponse de Gérard Dubois est plus nuancée : « Je n’ai pas de réponse claire sur le sujet. Je définis la publicité comme une information biaisée et financée. Par contre, les échanges entre consommateurs ne me paraissent pas poser un problème. »

La vape dans les lieux publics : « un mauvais signal aux fumeurs »

Quant à l’interdiction de vaper dans les lieux publics, l’ANM se prononce clairement pour. « Nous pensons qu’autoriser le vapotage dans les lieux publics donnerait un mauvais signal aux fumeurs car beaucoup de produits de vapotage ressemblent à la cigarette, notamment ceux développés par l’industrie du tabac. Le fumeur, du moins en France, n’attend qu’un signal pour se remettre à fumer dans les endroits où on lui a interdit. On ne voit donc pas pourquoi on reviendrait sur le sujet, même s’il existe l’argument de dire “on envoie les vapoteurs là où il y a les fumeursˮ. » C’est d’ailleurs un des trois points sur lesquels les intervenants du Sommet n’ont pas trouvé de point d’accord.