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1er Sommet de la vape : l’e-cigarette s’impose dans la réduction des risques

Mis à jour le 28/11/2016 à 13h24
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Mise à jour du 13 mai 2016 à 17h40, Vidéo de l’intervention du directeur général de la santé : Benoît Vallet

Hier, l’amphi C du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) à Paris accueillait le 1er Sommet de la vape français. Organisé par le tabacologue Jacques Le Houezec, le pneumologue Bertrand Dautzenberg et Didier Jayle, professeur d’addictologie, il a permis aux principales organisations de lutte contre le tabac de s’écouter pour la première fois, et d’afficher différents points de consensus, ce qui étaient les objectifs principaux de cet événement.

Consensus autour de la très faible toxicité de la cigarette électronique

Sommet-vape-amphi-publicLes travées de l’amphi Abbé-Grégoire étaient pleines pour écouter les différents intervenants du 1er Sommet de la vape. Scientifiques, politiques, associations, autorités de santé, professionnels et utilisateurs se sont exprimés successivement devant un auditoire très attentif et concentré.

Le principal motif de satisfaction, c’est que tous les intervenants, même les plus sceptiques historiquement, comme le Droit des non-fumeurs (DNF) ou le CNCT (Comité national contre le tabagisme), étaient d’accord pour dire que la cigarette électronique est un outil de sevrage tabagique très efficace et que ses émissions sont 95% moins toxiques que la fumée de tabac. Le vaporisateur personnel est donc un système de sevrage à recommander à tous les fumeurs, qui souhaitent sortir du tabac.

Concernant les arômes utilisés dans les e-liquides, la grande majorité des intervenants étaient sur la même ligne : ne pas les interdire pour privilégier l’attractivité de l’e-cigarette. Certains participants souhaitent cependant de nouvelles études, afin d’aboutir à une meilleure caractérisation d’un éventuel risque de certains arômes, dans certaines conditions d’utilisation.

Un consensus s’est également créé sur le fait que la vape n’est pas une porte d’entrée en tabagisme des adolescents. Néanmoins, c’est un phénomène qu’il faut encore surveiller.
Les intervenants souhaitent la mise en place d’une cohorte prospective (une étude sur des sujets suivis sur longue durée), à plus de trois ans pour améliorer la connaissance du produit.

Le plus gros point de désaccord concerne l’interdiction de vapoter dans les lieux publics. Le RESPADD (Réseau de prévention des addictions), dont fait partie le professeur Dautzenberg, souhaite un compromis à chaque situation. La Fédération addiction souhaite une charte de type Aiduce. Tabac et libertés souhaite son interdiction dans les lieux publics pour ne pas renormaliser le tabac, mais espère une certaine souplesse pour certains lieux de travail. Le DNF s’est prononcé en faveur d’une interdiction.

Concernant la publicité, tout le monde souhaite l’interdiction de la publicité indirecte pour le tabac. Par contre, l’information sur les produits de la vape par la publicité fait encore débat, sauf sur les lieux de vente, où là elle fait consensus.

Les promesses d’un directeur général de la santé mis face à certains paradoxes

L’intervention de Benoit Vallet, directeur général de la santé (DGS), a provoqué quelques remous dans l’assistance. Son discours bienveillant à l’égard de la cigarette électronique a suscité de vives réactions de la part d’une partie de l’auditoire, qui n’a pas compris le décalage entre ses propos et l’action de l’Etat. Jean Moiroud, président de la Fivape, lui a rappelé que ses e-mails concernant l’application de la directive européenne étaient restés sans réponses. Claude Bamberger, vice-président de l’Aiduce, a regretté que Tabac Infos Service ne mentionne pas le vaporisateur dans les produits de sevrage, il a aussi demandé quelle serait la place de l’e-cig lors de l’opération « Moi(s) sans tabac », en novembre prochain. De son côté, Jacques le Houezec lui a reproché l’absence de soutien de la direction générale de la santé dans l’organisation de ce premier Sommet de la vape. Il a aussi regretté que Benoit Vallet n’ait pas assisté à l’ensemble des interventions de la journée. Effectivement, le directeur général de la santé n’aura finalement été présent qu’à son intervention.


Benoit Vallet n’est pas reparti sans faire quelques promesses. Outre, sa volonté de collaborer avec la Fivape, il a également proposé la création d’un groupe de travail spécifique sur la cigarette électronique, au sein de l’agence.

Cette annonce a particulièrement réjoui Jacques Le Houezec : « Je croyais beaucoup en ce sommet, sinon je ne l’aurais pas fait. Ça a été un travail de longue haleine, j’ai été très aidé, en particulier par les co-organisateurs Didier Jayle et Bertrand Dautzenberg et aussi par toutes les associations de réduction du risque, qui sont très influentes au niveau des instances. Elles ont permis d’avoir hier (dimanche, ndlr) la présence du directeur général de la santé, Benoit Vallet. La promesse d’avoir un groupe de travail spécifique sur la cigarette électronique, c’est pour moi, le point le plus positif de ce Sommet. On va travailler sur sa mise en place et on réfléchit déjà à l’organisation du deuxième sommet. »

De son côté, Sébastien Béziau, bloggueur de Vap’ You et travailleur de l’ombre de l’événement (il a participé activement à la communication du Sommet et a lancé la pétition pour la venue de Marisol Touraine) y voit aussi un succès : « Jacques a su regrouper toutes les parties prenantes et DGS. La vape devient un outil légitime dans le cadre de la réduction du risque. C’est pour moi le plus grand succès de Jacques dans cette opération. »